Dans son dernier roman, Opération Sweet Tooth , Ian McEwan écrit : « J’ai dit qu’après la mort de Tony je ne possédais aucune preuve de notre amour. Or il me restait ce marque-page. Je le nettoyai, le défroissai, me mis à le chérir et à m’en servir. Les écrivains ont leurs superstitions et leurs petits rituels, parait-il. Les lecteurs aussi. Le mien était d’enrouler ce marque-page autour de mes doigts et de le caresser du pouce en lisant. En fin de soirée, quand venait l’heure d’abandonner mon roman, je portais machinalement la bande de cuir à mes lèvres, puis la glissais entre les pages...

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