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Marcel Pagnol : La Gloire de mon père (07/01/2013)

Pagnol Marcel  La gloire de mon père.jpgMarcel Pagnol est un écrivain, dramaturge et cinéaste français, né en 1895 à Aubagne (Bouches-du-Rhône), mort le 18 avril 1974 à Paris à l'âge de 79 ans. Il devient célèbre avec Marius, une pièce de 1929. Cinq ans plus tard, à Marseille, il créé sa propre société de production et ses studios de cinéma, et réalise de nombreux films – entrés dans mon panthéon culturel - avec entre autres Raimu, Fernandel, Pierre Fresnay, Louis Jouvet ; citons pour exemples, Angèle (1934), Regain (1937), La Femme du boulanger (1938) etc. En 1946, il est élu à l'Académie française. En 1957, après s’être éloigné du cinéma et du théâtre, il entreprend la rédaction de ses Souvenirs d'enfance avec notamment La Gloire de mon père et Le Château de ma mère.

Dans ce premier tome des souvenirs d’enfance de Pagnol, nous faisons connaissance avec son père Joseph, instituteur laïque et républicain, sa mère Augustine, couturière et son petit frère Paul plus jeune de trois ans. Dès la première phrase de l’ouvrage, le ton est donné, « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers ». La ville évoque le soleil et l’accent chantant des provençaux, et les chevriers et leurs bêtes, des temps anciens dans des campagnes rocailleuses.

A cette époque, Marcel a huit ans et ses parents ne sont guère âgés, son père « c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé » et sa mère en a six de moins que son époux. Pagnol ne vivra que trois ans à Aubagne car son père est muté à Marseille. Quand l’enfant n’a pas école, il fait une promenade dans le parc Borely avec sa tante Rose et c'est d'ailleurs là qu'elle rencontrera le futur oncle Jules.

Les rapports entre Joseph l'instituteur anticlérical et l’oncle Jules jovial catholique, causent parfois quelques frictions vivement éteintes par leurs épouses. Néanmoins, les deux couples décident de louer ensemble une maison de campagne dans la garrigue, la Bastide Neuve pour y passer les vacances d'été. Excellent passage où Joseph, chez un brocanteur, achète les quelques meubles qui serviront à meubler leur futur paradis. Dès lors, le bouquin devient un enchantement, car après un long trajet dans la rude garrigue, derrière la mule tirant les meubles et les provisions nécessaires au séjour, ils parviennent à la petite villa, et l’on s’imagine dans un film en compagnie des acteurs cités plus haut.

Ces vacances sont une révélation pour le jeune Marcel qui tombe amoureux de la nature, sa faune, sa végétation sauvage, ses collines, décors réels où il pourra revivre les histoires d’Indiens dont il se régale avec son frère. Le livre aborde alors sa dernière partie, la découverte de la chasse - à l’instigation de l’oncle Jules - autant pour Joseph que pour Marcel.

Le gamin suivra les deux hommes à leur insu, à travers broussailles, vallons et chemins creux, décidé coûte que coûte à valoriser son père novice en l’art cynégétique, en tentant de rabattre vers lui des proies pour son fusil. A l’issue d’une journée riche en péripéties et efforts pour l’enfant, Joseph réussira un coup de maître, tuer deux bartavelles, des perdrix locales, un exploit incroyable même aux yeux des chasseurs aguerris du village. Les deux hommes et Marcel enfin réunis, rentreront à la maison, le gosse fou de bonheur car « dans mes petits poings sanglants d’où pendaient quatre ailes dorées, je haussais vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant ».

Un très joli livre, qu’on ne peut s’empêcher de lire à haute voix dans sa tête, pour lui donner cet accent merveilleux nous rappelant le chant des cigales, le goût du pastis et la chaude caresse du soleil.

 

« - En voilà un qui n’est guère sympathique, dit mon père. – Ils ne sont pas tous comme ça, dit le paysan. Celui-là me veut du mal, parce que c’est mon frère. Cette raison lui paraissant assez claire, il entraîna le mulet, qui laissa tomber quelques brioches et, pour finir, mit son rectum à l’envers, sous la forme d’une tomate. Je crus qu’il allait en mourir, mais mon père me rassura : - Il fait ça par hygiène, me dit-il. C’est sa façon à lui d’être propre. »  

 

 

Pagnol Marcel.jpgMarcel Pagnol  La Gloire de mon père – Souvenirs d’Enfance 1  Editions Pastorelly

 

 

 

 

 

 

Marcel Pagnol évoque sa candidature à l’Académie Française :

07:52 | Tags : marcel pagnol | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |