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Vu Tran : Disparue à Las Vegas (16/05/2016)

tran vu, Vu Tran est né à Saigon en 1975. Il a grandi à Tulsa dans l’Oklahoma après avoir quitté le Vietnam et donne aujourd’hui des cours de « creative writing » à l’Université de Chicago. Disparue à Las Vegas est son premier roman.

Robert Ruen, un flic d’Oakland, se remet difficilement du départ de sa femme Suzy. Deux ans plus tôt, elle l’a quitté pour aller vivre avec Sonny, un baron de la pègre vietnamienne de Vegas. Quand elle disparaît une nouvelle fois, étonnamment c’est à Robert que Sonny demande son aide. Sous la pression du gangster, Robert traque Suzy à travers Las Vegas. Il en apprendra plus sur son ex-femme qu’il n’en avait jamais su pendant les huit années de leur mariage, notamment sur son arrivée aux Etats-Unis après la chute de Saigon. Peu à peu, le passé trouble de Suzy se dessine plus clairement…

Je ne sais pas vraiment quoi vous dire de ce roman qui m’a laissé froid du début à la fin. Ennuyeux, c’est le seul terme qui me vienne à l’esprit. Rien n’est réellement mauvais mais comme rien n’y est particulièrement intéressant, le lecteur reste en plan attendant le mot « fin », sans joie ni peine, indifférent.

Je vois bien (du moins c’est ce que j’imagine) ce que l’auteur avait en tête, évoquer en toile de fond le sort des réfugiés, ici les boat people ayant fui le Vietnam lors de la chute de Saigon en 1975 et leur nouvelle vie chaotique en Amérique, loin de leurs racines. Mais les bonnes intentions ne font pas les bons livres. Tout est trop mièvre dans ce roman, trop lisse, jamais le lecteur n’en retire d’émotions de quelque nature, les personnages restent finalement assez fades. Et puis cette très mauvaise idée de faire parler en « petit nègre » certains Vietnamiens pour montrer leurs difficultés d’intégration, car à l’inverse, ça casse complètement l’ambiance ou l’émotion que l’écriture aurait peut-être pu transmettre. Je dis « peut-être » mais c’est un crédit dont je n’attends pas vraiment d’être remboursé… Seule bonne idée, Suzy personnage principal du roman, n’est physiquement parlant qu’une ombre ou un souvenir pour les autres acteurs.  

Un roman pas assez mauvais pour que je le descende ou le voue aux gémonies mais que j’ai beaucoup de mal à vous conseiller.

 

« - Je vois clair dans votre jeu, Monsieur Robert. Dès l’instant où vous vous êtes présenté à notre porte, j’ai vu clair. Vous n’avez rien à perdre. Mais cela ne fait pas de vous quelqu’un de courageux, cela fait de vous un crétin. Happy m’a dit que vous n’aviez rien dans la tête. Que comptiez-vous faire ? Tuer mon père ? Lui casser le bras ? L’engueuler ? Tout ce que je vous ai raconté est vrai, je me suis montré parfaitement sincère. Vous êtes cependant trop gouverné par vos émotions pour écouter. Vous vous présentez ici avec l’intention de jouer les héros et sauver votre ex-femme des griffes d’un sale type. Vous voulez qu’on vous dise ce qu’il lui a fait et pourquoi. Alors qu’en fin de compte, la seule chose qui vous intéresse, c’est de savoir pourquoi elle vous a quitté pour une simple gifle et reste ensuite avec un homme qui la pousse dans un escalier. »

 

 

tran vu, Vu Tran  Disparue à Las Vegas  Mercure Noir  - 307 pages – (parution prévue le 19 mai 2016)

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nathalie Bru

07:48 | Tags : tran vu | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |