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Jean Rolin : Les Evènements (27/05/2016)

Jean RolinJean Philippe Rolin, né en 1949 à Boulogne-Billancourt, est un écrivain et journaliste français. Etudiant, Jean Rolin s'investit dans la tendance maoïste de mai 68. Au début des années 1970, il intervient comme représentant de la Gauche prolétarienne à Saint-Nazaire. Journaliste, il a surtout effectué des reportages, entre autres pour Libération, Le Figaro, L'Événement du jeudi et GEO. Écrivain, il est l'auteur de récits de voyage, de chroniques, de souvenirs, de romans et de nouvelles. Paru en 2015, son roman Les Evènements vient d’être réédité en poche.

La France est en guerre civile. Pour venir en aide à un ami qui serait malade, le narrateur doit quitter Paris, au volant d’un véhicule déglingué, et rouler vers le sud. En chemin, toutes sortes de difficultés vont surgir, imputables aux différents groupes armés qui se disputent le territoire, ou aux casques bleus qui s’efforcent mollement de les séparer.

Encore un de ces romans qui me laissent perplexe à la lecture et bouche bée quand je le referme, car honnêtement, je ne le comprend pas. Certes, je l’ai lu jusqu’au bout sans envisager de l’abandonner en route mais seulement parce qu’il est très court. Un roman sans histoire réellement construite et sans fond (message) apparent, ce n’est pas ma tasse de thé.

Nous suivons donc un narrateur (on ne sait qui) partant de Paris avec des médocs (on ne sait pour quel traitement) devant être remis en mains propres à Brennecke, un vieil ami de jeunesse, qui aurait (peut-être) été son amant d’alors, en tout cas, ils formaient avec une certaine Victoria un trio amoureux pas très clair. Cet ami est chef d’un groupe armé, un de ceux (de droite, de gauche ou islamistes ou encore chrétiens) qui se combattent à travers la France, sous le contrôle franchement mou des casques bleus de l’ONU (des finlandais et des ghanéens). Le narrateur donnera ses médicaments à son ancien pote, il recroisera le chemin de Victoria qui lui avoue avoir un fils de seize ans disparu (rejeton qui pourrait être du narrateur ou bien de Brennecke) et qu’elle aimerait qu’il l’aide à le retrouver, du coup ils partent tous les deux vers le Sud, elle se fait enlever (on ne sait par qui), il arrive à Port-de-Bouc, retrouve Victoria en possession d’une valise pleine de fric (venant d’on ne sait où) mais pas le fils (qui n’a jamais existé) et ils se préparent à l’exil vers les Baléares ! Fin de l’histoire, n’oubliez pas de fermer la porte en sortant !

Le texte est fait, le plus souvent, de phrases assez longues avec un excès de détails topographiques ou autres qui n’ont aucun intérêt particulier mais franchement agaçants quand on les oppose au manque d’indications claires concernant la narration proprement dite. Une histoire complètement floue dans des décors extrêmement précis ! La virée, de Paris à la Méditerranée s’apparente à un documentaire de France3 genre Des racines et des ailes, un peu gâché par le fait que nous sommes en guerre (molle, si on se fie à la lecture). Le ton varie de l’humour pince-sans-rire (« Puis par des rues que je n’eus guère le loisir d’identifier, dans la position que j’occupais au milieu de la banquette arrière, les mains menottées dans le dos et la tête sur les genoux… » [L’humour, c’est que tout du long du roman, Rolin nous soule avec les noms des rues, boulevards et places qu’il emprunte !]) à l’ironie critique, seul point positif de cet étrange bouquin.   

 

« La veille du jour où ils m’avaient hébergé, ils avaient ainsi vu venir sur la route un automobiliste ensanglanté, dépourvu de son automobile et presque entièrement dévêtu, auquel, m’avait dit l’officier, ils n’avaient pu prodiguer que des soins rudimentaires avant de lui enjoindre de repartir, à pied, dans la direction d’où il était arrivé, faute d’instructions de leur état-major sur ce qu’ils devaient faire dans un cas de ce genre. D’autant que l’homme ensanglanté et à demi-nu était dans l’incapacité de justifier de son identité. « La FINUF, avait ajouté l’officier, a reçu un mandat précis, et elle n’a pas vocation à secourir toutes les misères, surtout quand elles n’affectent qu’un individu isolé. » »

 

 

Jean RolinJean Rolin  Les Evènements  Folio  - 178 pages –

 

 

 

 

 

 

 

 

07:40 | Tags : jean rolin | Lien permanent | Commentaires (5) |  Facebook |