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John Harvey : Cold in Hand (08/08/2016)

John Harvey, John Harvey, né en 1938 à Londres, est un écrivain et scénariste britannique, spécialisé dans le roman policier. Après avoir été enseignant de théâtre et de lettres dans un établissement du secondaire de 1963 à 1974, il démissionne et commence à écrire dès 1975. Il obtient une maîtrise de l’Université de Nottingham en 1979 et y devient enseignant à temps partiel jusqu'en 1986. Après cette date, il se consacre entièrement à l'écriture, bien qu'il fonde et dirige, de 1977 à 1999, une petite maison d'édition spécialisée dans la poésie. Ecrivain très prolifique sous divers pseudonymes, c’est en 1989 avec la première enquête de son héros John Resnick qu’il obtient la célébrité. Le roman Cold in Hand, paru en 2008, s’inscrit dans ce cycle comme onzième épisode des douze de la série.

John Resnick, d’origine polonaise, est inspecteur au commissariat de Nottingham, proche de la retraite et accessoirement grand amateur de jazz. Lors d’une bagarre entre gangs de Nottingham, une jeune fille est tuée. Lynn Kellog, la compagne et collègue de Charles Resnick, est impliquée dans la fusillade. Le père de la jeune fille l’accuse de s’être servie d’elle comme bouclier pour se protéger. Par ailleurs, Lynn Kellog même une enquête sur un meurtre, mais les deux témoins lui font défaut. L’un disparaît, l’autre, menacé, refuse de parler.

Un bouquin difficile à chroniquer pour plusieurs raisons, d’abord parce qu’un fait capital – au cœur du sujet réel de ce roman - ne peut vous être révélé ici et ensuite parce que je n’ai pas été emballé outre mesure par le livre.

Donc, pour tenter de donner mon avis sur ce polar sans déflorer l’intérêt que vous pourriez lui porter, en ce qui concerne l’intrigue policière proprement dite, je ne l’ai pas trouvée très intéressante pour ne pas dire moins. John Harvey est un professionnel de l’écriture, il sait embrouiller le lecteur avec des digressions, des détails, des enquêtes annexes et son écriture ne souffre d’aucunes faiblesses. Certes. Mais l’amateur d’enquêtes bien ficelées et roublardes n’y trouvera pas son compte. Certainement n’est-ce pas le propos principal visé par l’écrivain – du moins dans ce roman.

Son message est ailleurs. Une réflexion sur la vieillesse et l’âge de la retraite bien trop proche pour Resnick, son regard porté sur le monde et la société Britannique ; mais plus encore, sur la mort, la manière de faire son deuil, comment réagissent les uns ou les autres quand un être cher décède tragiquement… ce qui nous vaut de très belles lignes particulièrement touchantes.

Pour résumer, un polar assez quelconque globalement duquel se dégagent de beaux passages ne laissant pas le lecteur insensible.

 

« Parfois, le fait de visiter les lieux, de rester seul dans le silence, de marcher lentement d’une pièce à l’autre, pouvait donner une idée de ce qui s’était passé. Encore une chose qu’elle avait apprise de Resnick et reprise à son compte, à l’époque où elle était jeune inspectrice adjointe. Mais cette fois, il n’y avait rien de plus que l’évident, le déjà connu, pas d’ombres qui se détachaient des murs. Il lui faudrait donc réinterroger les deux hommes, même si elle était de plus en plus convaincue qu’il y avait quelqu’un d’autre dans le coup. Un inconnu, un autre amant, un ami. »

 

John Harvey, John Harvey Cold in Hand   Rivages/Thriller – 364 pages –

Traduit de l’anglais par Gérard de Chergé

 

 

 

« … il mit sur sa platine le premier des CD de Bessie Smith, celui où elle chantait d’une voix ample et rauque, fortifiée, semblait-il, par l’adversité, After You’ve Gone, Empty Bed Blues et le grand préféré de Resnick, Cold in Hand, avec le cornet assourdi du jeune Louis Armstrong qui la suivait comme son ombre, phrase pour phrase, note pour note… »

 

07:37 | Tags : john harvey | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |