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Rituels d’avant lecture (16/09/2016)

J’ai déjà abordé ici la manière dont je choisissais mes lectures, l’épreuve physique que constituait la lecture, comment ranger mes bouquins dans ma bibliothèque, il y a une autre étape dont nous devons causer. Cet instant ultime - que je qualifierai de magique - qui précède la lecture d’un livre, ce moment où vous prenez possession de l’ouvrage pour l’entamer.

Tout d’abord, il y a le poids et le format du livre qui repose dans ma main. Selon ce qu’il en est j’en déduis la manière dont je le tiendrai en main durant tout le temps que je consacrerai à sa lecture. Soit il reposera dans le creux de la paume de ma main gauche, soit je devrai me servir des deux pour éviter qu’il ne glisse ; peut-être faudra-t-il même que je trouve une position assise différente, le livre reposant sur ma cuisse, s’il est trop lourd ou si je crains de l’endommager. Ca y est, après quelques hésitations, j’ai trouvé la meilleure manière de le maintenir à mon aise.

Si la jaquette du bouquin est amovible, je l’examine, photo de couverture, texte de quatrième de couv’, et je jette un oeil sur les retours intérieurs. Je déshabille même l’ouvrage de cette tenue – souvent tape à l’œil – pour vérifier comment se présente la vraie couverture du bouquin. Parfois je ne conserve pas cette jaquette mais souvent j’hésite à savoir quoi en faire, surtout quand elle est moche. Puis vient le livre lui-même. 

Je l’ouvre et le feuillette. Dans le meilleur des cas, cette manipulation me permet de humer l’odeur du papier. Parfois il n’a pas d’odeur, parfois ça pue un peu, quelquefois l’odeur mêlant le papier, l’encre et la colle me renvoie dans le passé car il me semble que les nouvelles éditions sentent de moins en moins. L’aseptisation touche tous les secteurs. Pourtant c’est tellement agréable d’avoir en main un bouquin qui dégage des odeurs de vieux papier ou de poussière, pourquoi pas même, un léger relent de moisi… Les amateurs de livres électroniques ne doivent rien comprendre à ce que j’écris ! Pauvres gens.

Entrons de plus près dans notre livre. Les toutes premières feuilles me renseignent, surtout pour les romans étrangers, sur l’année de parution du bouquin dans son pays d’origine (c’est parfois très important pour replacer le bouquin dans son contexte historique), son titre dans sa langue d’écriture, son éditeur. En général, je fonce après directement aux toutes dernières pages, là où je lis le nom de l’imprimeur français (Brodart et Taupin à La Flèche, par exemple) et la date de dépôt légal. A quoi ça me sert ? A rien ! Mais j’aime en prendre connaissance avant de lire un livre.

Maintenant voyons comment est foutu ce bouquin. Est-ce qu’il y a une table des matières ? Un glossaire ou un index ? Une bibliographie ? S’il y a des notes explicatives, sont-elles en bas de pages ou regroupées en fin d’ouvrage ?

Et le texte en lui-même comment se présente-t-il ? Est-ce qu’il y a des chapitres, longs ou courts, ou bien tout est-t-il tout d’un bloc avec éventuellement des sauts de lignes pour marquer les paragraphes ? Important aussi, la police de caractères, qui induira une lecture facile ou pas. Peut-être est-on en présence d’un bouquin avec une mise en page sortant de l’ordinaire, avec éventuellement des trucs écrits dans les marges.

S’il y a des photos je les regarde tout de suite. De même pour les remerciements de l’auteur en fin de bouquin, je les survole en ricanant toujours (merci papa, merci maman, merci le chien, merci mon éditeur, merci Roger et Allan sans qui….).

Tout cela ressemble fort au pointage de la check-list fait par les pilotes d’avion avant le décollage. Et c’est tout à fait cela puisque je me prépare à embarquer pour un voyage que j’espère long et réussi !

En est-il de même pour vous, avez-vous ces rituels maniaques ?

  

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