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Jean-Philippe Toussaint : Football (12/01/2017)

Jean-Philippe ToussaintJean-Philippe Toussaint, né en 1957 à Bruxelles, est un écrivain et réalisateur belge de langue française. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (1978) et titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine, c’est en 1985 qu’il publie son premier roman (La Salle de bain) qui obtient un certain succès. Son dernier ouvrage, Football, un récit mâtiné d’essai, est paru en 2015.

J’avais beaucoup aimé le premier roman de l’écrivain mais - tout comme pour Philippe Delerm – cette école littéraire qui fait dans l’esquisse ou le croquis, m’a vite lassé. Et ce n’est pas cet ouvrage qui hésite entre récit et essai qui me fera changer d’opinion.

Se voulant malin, Toussaint prévient d’emblée, « Voici un livre qui ne plaira à personne, ni aux intellectuels, qui ne s’intéressent pas au football, ni aux amateurs de football, qui le trouveront trop intellectuel », pensant désamorcer la critique. Sauf qu’il y a des intellectuels qui aiment le football (mais peut-être n’en parlent-ils pas beaucoup) et que ce bouquin n’a rien d’intello (il est désarmant de simplicité à lire).

De quoi est-il question ici ? J’y vois deux parties, les quarante-trois premières pages sont les seules qui soient réellement intéressantes. Nous sommes dans un gentil essai, l’auteur se remémore son enfance et ses premiers contact avec ce sport, enfin il s’interroge sur le chauvinisme, la notion de temps lors d’un match... Ses réflexions m’ont touché parfois (connivence avec l’auteur) ou fait « penser », mais comme je l’ai dit, ce n’est pas « intello », tout cela – passez-moi l’expression – ne pisse pas loin !

Quant à la seconde partie, ce sont des évocations des Coupes du monde de football, entre 1998 (France) et 2014 (Brésil), une part de ces textes ayant déjà été publiée dans Libération et d’autres journaux. Ca n’a guère d’intérêt aujourd’hui, excepté quelques lignes consacrées à l’écriture et à l’esprit des lieux…

Un bouquin très court mais qui n’a pas grand-chose à dire non plus. Comme une bonne idée jetée sur le papier (c’est facile) et qu’ensuite il faudrait développer (c’est là que ça se corse !).

 

« C’est peut-être là l’enjeu secret de ces lignes, essayer de transformer le football, sa matière vulgaire, grossière et périssable, en une forme immuable, liée aux saisons, à la mélancolie, au temps et à l’enfance. (…) Il ne peut rien nous arriver pendant qu’on regarde un match de football (…) le football, pendant qu’on le regarde, nous tient radicalement à distance de la mort. Je fais même mine d’écrire sur le football, mais j’écris, comme toujours, sur le temps qui passe. »

Un extrait particulièrement ridicule pour ne pas dire plus, quand on se souvient du drame du stade du Heysel (1985) à Bruxelles ! Pour un écrivain Belge amateur de foot, ça la fout mal non… ?

 

Jean-Philippe ToussaintJean-Philippe Toussaint  Football   Les Editions de Minuit  - 123 pages –

 

 

 

 

« Le trophée de la Coupe du monde est un objet en or, court, râblé, d’un peu plus de trente centimètres de hauteur (…) Il paraît qu’il représente deux sportifs transcendés par la victoire qui soulèvent la Terre, et non pas, comme je le pensais, moi, à première vue, l’arrondi d’un gland qui émerge d’un prépuce décalotté (quoi qu’il soit indubitablement phallique, on nous l’accordera). (p.26)

Jean-Philippe Toussaint

08:58 | Tags : jean-philippe toussaint, philippe delerm | Lien permanent | Commentaires (3) |  Facebook |