Daniel Pennac : Au bonheur des ogres
08/10/2012
Daniel Pennac, né Daniel Pennacchioni en 1944 à Casablanca au Maroc, est un écrivain français. Il a reçu le prix Renaudot en 2007 pour son essai Chagrin d'école. Après une maîtrise en lettres à Nice, il entre dans l'enseignement. Il commence à écrire pour les enfants et finit par proposer Au Bonheur des Ogres à la Série noire en 1985.
C'est par ce roman que Benjamin Malaussène et ses amis de Belleville font leur entrée dans la littérature, une saga qui s’étalera sur sept bouquins. Et ce Malaussène il en connaît du monde ! D’ailleurs il faut un peu s’accrocher au départ pour comprendre exactement les liens qui unissent les uns avec les autres et le tout à Ben le héros récurent de Daniel Pennac, car le roman est assez foutraque tant dans l’écriture, que dans les rapports entre les acteurs et même le traitement du sujet n’est pas banal. Si vous entrez dans ce livre, ne regardez pas derrière vous, oubliez tout, laissez-vous emporter par l’humour un peu destroy de l’auteur pour profiter pleinement de votre lecture.
Ben (Benjamin Malaussène) s’occupe de ses jeunes frères et sœurs quand sa mère se barre avec un nouvel amant et qu’il n’est pas pris par son job, plutôt original, de « bouc émissaire » dans un grand magasin (entre Bhv et Galeries Lafayette) consistant à encaisser les engueulades des clients mécontents ! Dans la famille Malaussèneil y a les sœurs, Clara qui photographie tout ce qui passe à portée de son objectif, Louna enceinte, Thérèse qui s’adonne à la voyance, quant aux frères, Jérémy qui a mis le feu à son école et « le Petit » aux lunettes roses qui rêve d’ogres de Noël. Et je n’oublie pas Julius, le chien épileptique ! Dans cette première livraison, Ben va rencontrer Julie (« tante Julia »), reporter pour le magazine Actuel et l’inspecteur Coudrier, qui viendront étoffer le casting chargé de la saga Malaussène.
Tout commence par une bombe qui explose au rayon Jouets du magasin où bosse Ben, puis quinze jours plus tard par une seconde au rayon des pulls et il y en aura encore une troisième. Or, pas de chance pour Ben, étant à proximité lors de toutes ces explosions, il devient de facto, le principal suspect. Ben et sa famille vont mener l’enquête, chacun apportant sa pierre, sous l’œil bienveillant de l’inspecteur Coudrier mais pas de ses collègues du magasin. Une enquête qui va remonter à 1942 et une secte sataniste…
Brindezingue et/ou barjot, Malaussène nous entraine dans un délire souriant – pour la forme – et viendra à bout des ces illuminés particulièrement répugnants – pour le fond. Le thème aurait pu donner un thriller d’épouvantable horreur, Daniel Pennac en fait une pochade drôle et bien rythmée. Je ne connaissais ce Malaussène que de nom, je viens seulement d’en faire la découverte et mon verdict est simple : il gagne à être connu.
« Le reste marche comme sur des roulettes. Sincèrement ému par mon émotion, M. Muscle se dégonfle d’un seul coup. Impressionnant. On croirait presque voir la forme de son cœur. Lehmann en profite aussitôt pour me charger méchamment. Je lui présente ma démission en sanglotant. Il ricane que ce serait facile. Je supplie, arguant que le Magasin ne peut vraiment rien attendre d’une nullité de mon espèce. – La nullité, ça se paye, Malaussène ! Comme le reste ! Plus que le reste ! »
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