Paul Auster : Invisible
09/10/2012
« C’est au printemps 1967 que je lui ai serré la main pour la première fois » ainsi débute le nouveau roman de Paul Auster Invisible. Un jeune et fauché étudiant en littérature Adam Walker rencontre Rudolf Born, argenté, grande gueule et une jolie maîtresse qui deviendra celle d’Adam. Dès lors nous allons suivre ce trio et d’autres personnages comme un ancien camarade d’Adam mourrant et qui veut lui faire lire ses mémoires, durant plusieurs décennies entre 1967 et 2007 avec des flash-back et des évènements qui seraient réels pour certains protagonistes et pure invention pour d’autres, un crime, des relations incestueuses, ingrédients alléchants à première vue.
Paul Auster nous balade entre réalité, rêve, fantasme peut-être, mêlant des récits dans le récit. Parfois nous ne savons plus qui raconte, est-ce tel personnage ou tel autre, ce n’est qu’après plusieurs phrases qu’on reprend pied. Pourtant malgré ce que je viens d’écrire le livre se lit assez facilement et paradoxalement trop simplement. C’est peut-être pour cela que je suis finalement déçu par ce roman, j’attendais de Paul Auster un texte plus onirique où la lecture emporte l’esprit dans des zones de flou alors qu’ici, nous avons un roman assez classique au bout du compte et pas très intéressant. Néanmoins je l’ai lu sans m’ennuyer, mais sans y prendre un plaisir particulier non plus. Le livre des paradoxes, mais hélas il semble que ce soit la pente descendante empruntée par Paul Auster depuis ses derniers romans. Seuls les critiques professionnels paraissent encore impressionnés mais sont-ce réellement des références ?
« Berkeley, Californie. Trois ans d’études de droit. L’idée était de faire le bien, de travailler pour les pauvres, les opprimés, de m’engager en faveur des humiliés et des invisibles et de voir si je ne pourrais pas les défendre contre les cruautés et l’indifférence de la société américaine. Encore des fadaises exaltées ? On pourrait le penser, mais je n’ai jamais eu cette impression. De la poésie à la justice, alors. Justice poétique si tu veux. Car la triste réalité demeure : il y a beaucoup plus de poésie en ce monde que de justice. »
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