Maurice G. Dantec : Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute
11/10/2012
Surprise, le nouveau roman de Dantec ne fait que 211 pages, bien peu pour l’écrivain qui nous a habitué à nous taper des pavés de 500 ou 800 pages. Remarquons que pour compenser la minceur relative du livre, il n’a pas lésiné sur la longueur du titre ! Dans un interview l’auteur explique que ce livre tout juste paru, date en fait de 1996, époque où ce n’était qu’un embryon de nouvelle destinée à un ouvrage collectif dela Série Noirequi n’a jamais vu le jour. Remaniée et achevée, celle-ci est devenu ce bouquin.
Un couple en cavale contaminé par un neurovirus se retrouve en liaison mentale avec la station Miret l’âme du fameux saxophoniste de jazz Albert Ayler décédé tragiquement en 1970. Le sacrifice de leur « moi » virtuel sauvera les vies des locataires de la station spatiale et rendra la liberté à l’âme torturée du jazzman assassiné. Comme on le voit, le titre du roman qui paraissait ésotérique résume bien le propos. Nous retrouvons là l’univers et les thèmes chers à Dantec, les drogues les plus invraisemblables, les altérations du cerveau, les technologies modernes, le cyberspace, religions et mysticisme. L’écrivain a réussi à se créer un style et surtout une niche complètement personnelle, sorte de mariage entre la SF de Philip K Dick et le polar noir des grands maîtres. Parfois c’est génial, d’autres fois nul à chier ce que j’avais stigmatisé pour son avant dernier livre Artefact. Cette fois le roman est réussi sans atteindre des sommets, l’écriture est aérée et légère, l’intrigue « simple » si je puis dire, tout étant relatif quand on parle de Maurice G. Dantec.
« Apocalypse ne signifie évidemment pas « fin-du-monde-catastrophe généralisée, etc. », le mot signifie au contraire la révélation de la présence divine dans le monde. Cette phase est au contraire l’issue de la phase précédente, celle que nous vivons, l’ère que les indous nomment Kali Yuga, l’âge de la destruction, c'est-à-dire du changement, l’âge des mutations irréversibles. En Chinois « crise » et « changement » ne sont qu’un seul et même concept, les Grecs aussi avaient pressenti que les évolutions se traduisaient par des ruptures douloureuses. »
Maurice G. Dantec Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute chez Albin Michel
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