Jean Giono : Faust au village
14/10/2012
Faust au village est un recueil de nouvelles écrites dans les années cinquante et dont l’action se déroule dans le sud de l’Isère, une région que Giono connaît aussi bien que la Provence et à laquelle on l’associe le plus souvent. Sept nouvelles où la mort, le fantastique et l’incongru se côtoient. La mort, avec cette veuve qui fait un tri sélectif entre ses voisins et connaissances pour l’annonce du décès de son mari (Les Corbeaux) ou encore les partages d’héritage (Le Silence). Le fantastique avec la nouvelle qui donne le titre de cet ouvrage, avec ce personnage étrange qui surgit sur la route déserte, les vêtements toujours secs alors qu’il tombe des trombes d’eau. Enfin l’incongru avec ces pèlerins qui voyagent avec une croix de la taille qui servit à crucifier leur dieu et qui cherchant asile pour une nuit dans une maison vont tout démolir en essayant de rentrer à l’abri ce bagage bien encombrant ! (La Croix) Il y aussi des récits de paysans (Le cheval et Le petit vin de Prébois). De beaux textes, bien écrits qui rappellent que Giono était un grand nouvelliste.
« Ceux qui ne sont pas des quatre villages disent que pour boire le vin de Prébois il faut se cramponner à la table. Eh bien, même s’il faut nous nous cramponnons et tout est dit. Nous ne sommes pas des collégiens. Vivez un peu parmi nous, imposez-vous nos habitudes et vous verrez si vous continuez longtemps à faire la fine bouche. Vous en arriverez même à boire notre vin blanc. C’est notre vrai vin de fête. Les étrangers qui en ont goûté et à qui on en offre encore répondent tous : « Non, merci » et c’est sincère. Nous n’insistons pas. A quoi bon ? »
Les commentaires sont fermés.