Christoph Ransmayr : La montagne volante
16/10/2012
Deux frères Irlandais, l’un est marin Pad et l’autre Liam élève des moutons et étudie les cartes géographiques sur Internet, vivent sur une île jusqu’au jour ou Liam croît découvrir à partir d’images satellite une zone inexplorée du Tibet. Ils quittent l’Irlande pour se lancer dans l’ascension d’un sommet himalayen inviolé, une « montagne volante » selon les légendes des nomades khampas, tombée des étoiles et qui y remontera un jour. L’aventure devient quête et les deux frères pousseront leurs liens familiaux jusqu’à leurs limites, prétexte à une introspection pour Pad qui rédige ce récit, se remémorant la séparation de leurs parents, leur père plus ou moins membre de l’IRA etc. La vie et la mort sont indissociables, Pad y rencontrera l’amour avec Nyema la belle Tibétaine alors que Liam y laissera la vie.
L’écrivain Autrichien Christoph Ransmayr a mis plus de dix ans pour écrire ce roman après de longs voyages et il connaît très bien les lieux évoqués dans ce livre. Un très beau livre mais il faut faire l’effort au début, d’accepter la forme adoptée par l’auteur. Tout le livre est constitué de strophes de longueurs inégales sans qu’on en comprenne la logique (« La phrase flottante – ou mieux : la phrase volante – est libre et n’appartient pas seulement aux poètes » écrit Ransmayr dans sa préface) la ponctuation trouble aussi un peu et certaines tournures de phrases légèrement déconcertantes font du bouquin une sorte de long poème épique découpé en dix-huit chapitres. Une fois la surprise dépassée, le style et la langue écrite vous porteront vers les plus hauts sommets avec nos deux héros.
« ... et j’appris donc plus tard seulement, des jours, des semaines / plus tard, que les hampes de ces drapeaux de prière étaient / effectivement des clous, des clous avec lesquels les hommes / devaient fixer au monde l’ourlet de la montagne, / le clouer afin que la montagne reste auprès d’eux, et ne mette / pas à profit les tempêtes, si puissantes que les rochers / eux-mêmes étaient balayés comme flocons de neige, / pour reprendre son essor et se dissiper dans les airs. »
Les commentaires sont fermés.