Steinbeck : Rue de la sardine
16/10/2012
John Steinbeck est né à Salinas (Californie) en 1902, prix Nobel en 1962 pour l’ensemble de son œuvre, il décède en 1968. En plus de son talent littéraire, ses romans s’adaptant facilement au cinéma lui vaudront une grande renommée. Quelques bouquins incontournables, Des souris et des hommes, Tortilla Flat et son chef d’œuvre Les raisins de la colère. Ce dernier, se déroulant durant la crise économique des années 30, fait partie de ces livres qui vous marquent pour la vie, à lire absolument.
Revenons-en à notre sardine. L’action se déroule à Monterey un port de pêche, non loin de Salinas, dans la rue dela Sardine. JohnSteinbeckva nous décrire la vie de ce microcosme vivant entre terrains vagues et rues délabrées. Chômeurs, épicier chinois, bordel, docteur etc. tous les habitants de ce quartier vivent comme ils peuvent. Tous se connaissent et s’observent. Chaque chapitre raconte une petite histoire différente mais tout du long nous suivons Mack et ses potes, des bras cassés au chômage vivant de petites rapines mais caressant des rêves de midinettes ; quand ils récupèrent un entrepôt désaffecté pour y loger, ils se hâtent de le meubler et d’y mettre des rideaux, plus tard Mack s’occupera avec un dévouement attachant d’une petite chienne. Les gros durs du quartiers ne sont en fait que des brutes au grand cœur incapables de mesurer la portée de leurs actes quand par exemple, voulant organiser une petite fête pour remercier le docteur de ses bienfaits, ils vont déclencher une catastrophe en chaîne cassant tout dans la maison du malheureux toubib, qui finalement leur pardonnera.
John Steinbeck nous donne à voir à prime abord, une population miséreuse de petits arnaqueurs, mère maquerelle et putes, mais si on prend le temps de mieux connaître ces gens, ils cachent des trésors de tendresse. « Quelqu’un eut-il regardé par l’autre bout de la lorgnette, il eût pu dire « ce sont des saints, des anges et des martyrs » et ce serait revenu au même ».
« J’ai jamais roulé un homme saoul, c’est pas maintenant que je commencerai ! déclara Mack. Faut tout de même qu’on sorte d’ici. Y va se sentir tout chose, quand y se réveillera, et y va nous met’ tout sur le dos, ça c’est couru ! Ah ! non je veux pas rester ici ! » Mack jeta un coup d’œil sur les rideaux brûlés, sur le plancher trempé de whisky et de trace de chiots, sur la graisse de lard coagulée après le fourneau. Il se dirigea vers les chiots, les examina soigneusement, tâta les os, souleva les paupières, retroussa les babines, et fit choix d’une petite chienne superbement tachetée, d’œil noir et de museau grenat. »Viens, viens, chérie » murmura-t-il. »
John Steinbeck Rue de la sardine chez Folio
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