Jim Fergus : Mon Amérique
05/10/2013
Jim Fergus est né en 1950 à Chicago, de mère française et de père américain. Dès l'enfance il se passionne pour la culture Cheyenne alors qu'il visite l'ouest du pays en voiture avec son père pendant l'été. Ses parents décèdent alors qu'il a 16 ans et il part vivre dans le Colorado où il poursuit ses études. Il vivra ensuite en Floride où il est professeur de tennis avant de revenir dans le Colorado en 1980 où il s'installe dans la petite ville de Rand, qui compte treize habitants, pour se consacrer exclusivement à l'écriture. Il publie en tant que journaliste de nombreux articles, essais ou interviews dans la presse magazine et collabore à des journaux. Son premier livre, des récits de voyage et de sport, paraît en 1992. Mon Amérique, qui date de 1999, vient de paraître en France.
Mon Amérique n’est pas un roman mais une collection de textes, plus d’une trentaine, déjà publiés dans des revues, tels quels ou modifiés pour l’occasion, accompagné de photos en noir et blanc. « Ce livre relate six années de voyages à travers la campagne américaine, nous avons regroupé les histoires par saison afin de respecter plus ou moins le rythme de la nature » prévient l’auteur.
Effectivement, nous suivrons Jim Fergus et son fidèle labrador Sweetzer à bord de la caravane Airstream avec laquelle il sillonne l’Amérique tout au long de l’année, pour chasser seul ou avec des amis, à moins que ce ne soit en tant que guide pour des clients. Dans le Colorado ce sera la grouse, dans le Nebraska les tétras des prairies ou en Floride les bécassines. Si les parties de chasse sont les plus nombreuses, la pêche n’est pas oubliée pour autant et Jim Fergus y dégaine sa canne et ses mouches.
A ce point de mon billet, l’amateur de Nature Writing se régale par avance d’une future lecture. Pourtant je dois avouer que le bouquin m’a déçu, il n’est pas mauvais, mais trop de faiblesses en ternissent le plaisir. Je l’ai dit, ce n’est pas un roman mais un regroupement de textes écrits pour des revues spécialisées, donc un peu plus technique et moins lyrique ou empreint du souffle auquel nous ont habitué des John Gierach ou Rick Bass. Le format des textes courts ne se prêtant pas non plus au même exercice. Mais indépendamment de ces contraintes, sur ce bouquin tout au moins, le style de Jim Fergus n’est pas à la hauteur de ses collègues écrivains. Il y a quelque chose d’un peu démodé dans sa manière d’écrire, des passages humoristiques qui semblent datés.
L’imagination aidant, le lecteur prend plaisir à parcourir l’immense territoire, redécouvrant à chaque page la faune et la flore familière maintenant, retrouvant ce pourquoi il s’est plongé dans ce genre de livre encore, le sentiment de liberté absolue et de grands espaces quasi vierges comme aux premiers temps de l’existence du monde. Néanmoins, il ne décolle pas vraiment.
« Une année, à la fin de septembre, mon ami Guy de La Valdène et moi avions chassé le choukar dans les ravins de la rivière Grande Ronde, dans l’est de l’Etat de Washington. C’était une région d’une indicible splendeur. De larges plateaux surplombaient des crevasses tortueuses, des collines ombragées se transformaient en montagnes, des rivières coulaient, minuscules, au fond de vertigineux canyons. Là-haut, à l’endroit où nous chassions, se déroulaient de vastes paysages ouverts où l’impression d’immensité vous serre l’estomac et vous donne des frissons au point que vous en éprouvez une sorte de malaise. »
Jim Fergus Mon Amérique Le Cherche Midi
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas de Toldi
Pour faire connaissance avec l’écrivain :
2 commentaires
Je viens de le lire, mon billet viendra un jour, dans le même genre et du même auteur j'avais lu Espaces sauvages, que j'avais préféré. Là c'est sympathique (et puis quand on me propose une balade en Amérique, je prends)(mais sans chasse!)
Tout comme pour vous, la balade en Amérique avec la belle photo de couverture, il m’était difficile de ne pas me pencher sur cet ouvrage. Au terme de l’expédition, force est de constater que le bouquin n’est que sympathique, sans plus.
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