Jean-Louis Thivolle : Le Mage de la Tour Noire
17/12/2013
Je ne connais pas Jean-Louis Thivolle et une recherche simple sur Internet ne m’en n’a rien dit de plus, mais il est fort probable qu’il vive à l’étranger, en Asie, et qu’il soit d’un âge mûr. Toujours est-il qu’il vient de publier un premier roman et qu’il m’en a adressé un exemplaire, ce dont je le remercie.
« Éric, un ancien commando, a ses nuits hantées par des cauchemars. Est-ce-que tous ces cauchemars sont liés au traumatisme qu’a été sa mission ? La seule vraie mission de sa vie de militaire avait été un succès complet, tant technique qu’opérationnel, mais il avait mal vécu les conséquences humaines, ce qui avait entraîné sa démission. Une volonté s’immisce dans son esprit, chaque nuit, lui faisant revivre un épisode de sa vie. Le visiteur semble vouloir lui enseigner des choses, dont une langue aux sonorités étranges. Pour retrouver la sérénité, Éric décide d’effectuer une randonnée solitaire, en montagne. C’est là qu’il est capturé par des brumes ionisées. Il reprend connaissance dans un autre monde, pour y être le Mage de la Tour Noire. Qui a organisé cette capture et dans quel but ? »
Si Internet ne révèle rien de l’auteur, un premier roman en dit souvent beaucoup et Eric, le héros narrateur du livre, pourrait nous dire que Jean-Louis Thivolle connait bien l’armée, les sports physiques dans la nature et l’informatique. En tout cas ce sont les atouts de son personnage fictif dans ce roman que j’inscrirais dans le registre de la Fantasy pour la jeunesse. Fantasy, puisqu’il y est question d’un monde parallèle avec des Elfes, des Gnomes et des Orques ; roman pour la jeunesse, car l’ensemble manque de profondeur même si l’auteur lâche quelques réflexions visant en creux notre époque, comme la rivalité entre les races.
Un premier roman qui n’échappe pas aux travers du genre, comme souvent quand ils sont auto-édités. Trop long, ou plutôt mal cadencé, d’ailleurs Jean-Louis Thivolle lui-même peine à achever son ouvrage, le dernier quart de ces quatre cents pages est faible, alors qu’il devrait justement être plus palpitant. Pourquoi tout d’un coup, toutes ces scènes de sexe à répétitions, très softs au demeurant et particulièrement nunuches ? Mais surtout, cet épilogue gâché, presque balancé au lecteur pour enfin en terminer ! Déjà qu’il n’est pas particulièrement réussi d’un point de vue scénaristique (message de paix simpliste), il est bâclé narrativement, comme si l’auteur était déjà dans la phase suivante, imaginer une suite à son opus. Par ailleurs, une relecture plus sérieuse aurait pu nous éviter les fautes d’orthographe ou de frappe et de grammaire semées par-ci, par-là.
Pour conclure, ce n’est pas un mauvais roman même s’il n’a rien d’original non plus dans le genre choisi par son auteur, il n’a que les défauts de sa jeunesse. Et si la fin avait été mieux négociée ou plus forte, il aurait certainement gagné en intérêt.
« La gnome secoua la tête et détacha le brancard, Éric, fit une boucle au bout de la corde, pour que Chanie puisse mettre son pied. Enroulant la corde autour de son corps, le pied droit calé sur un rocher, Éric, la fit descendre au fond du trou et malgré la méfiance de la petite gnome, elles travaillèrent ensemble à installer le blessé, sur la civière improvisée. Une discutions les opposa, pour savoir s’il fallait attacher où non le blessé à la civière. Ce fut le blessé lui-même qui mis [sic] fin à la discussion, en demandant à être attaché. Éric remonta lentement le blessé, il y eu un moment difficile, au passage du bord du trou, mais tout se passa finalement bien. Il posa la civière sur quatre grosses pierres qu’il avait préparé, ainsi, le dos du gnome ne touchait pas le sol. Il renvoya la corde et remonta la petite gnome, qui se précipita vers le blessé, puis se fut le tour de Chanie. La gnome aida Éric à la remonter, bien qu’il n’avait [sic] nul besoin d’aide, Éric apprécia le geste. – Bonjour, monsieur, Que peut-on faire pour vous ? Voulez-vous des soins immédiats, ou préférez-vous que nous vous transportions quelque part ? – Pourquoi faites vous ça, on n’a jamais vu un humain aider un gnome, que voulez-vous ? – Je suis humain, mais je viens d’un pays très lointain, chez-moi, c’est une obligation morale d’aider quelqu’un en difficulté. Je ne veux rien en retour, sauf peut être, espérer que si un jour la situation était inversée, vous m’aideriez ! – Tu es un bien étrange humain, soit, je pense que je peux te faire confiance. Ma fille vous guidera, suivez-la. »
Jean-Louis Thivolle Le Mage de la Tour Noire Editions Edilivre
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