Patrice Pluyette : La fourmi assassine
25/01/2015
Patrice Pluyette est un écrivain français né en 1977 à Chevreuse en région parisienne. Après des études de Lettres Modernes à la Sorbonne et une maîtrise sur Eugène Ionesco, il interrompt en 2002 les concours pour l’enseignement et se consacre à l’écriture. Son nouveau roman, La fourmi assassine, vient de paraître.
Odile Chassevent a disparu. Deux coupables possibles, son compagnon Francis Lecamier ou bien encore Legousse, un barjot éleveur de porcs qui promène en ville dans un fauteuil roulant, une poupée grandeur nature. L’inspecteur Rivière est chargé de l’enquête qui tourne court quand des aveux spontanés semblent la clore.
Si vous n’aimez pas les romans bizarres, passez immédiatement votre chemin et pour les autres, ce n’est pas gagné d’avance pour autant. Impossible de dire ce qu’est ce bouquin, les seules choses qui me viennent à l’esprit, c’est ce qu’il n’est pas : ce n’est pas un roman policier contrairement à ce que le résumé pourrait laisser penser ; l’histoire – quelle histoire ? – est inexistante ; les personnages ne sont pas attachants car le livre est écrit de manière cérébrale ou intellectuelle. L’auteur n’a pas la volonté d’écrire un « bon bouquin » qui donne du plaisir au lecteur. Il faut plus y voir une expérience littéraire qui certes, ne manque pas d’ambition, mais qui laisse celui qui s’attaque à ce court opus, un peu sur sa faim. Pour le dire autrement, le lecteur ne venant qu’avec sa seule bonne volonté, risque d’être déçu ; pour tirer profit, peut-être, de ce roman, il vous faudra être armé d’une belle imagination pour faire cracher à ce texte un minimum de substrat.
J’ai deviné ou supposé qu’il était question du désir d’indépendance d’une femme, de solitudes voulues ou subies, de rêves de vies différentes…
L’écriture, elle aussi, ne laisse pas indifférent, loin de là. Le plus souvent, de longues phrases particulièrement alambiquées s’étirant dans des digressions, n’apportant rien au propos si ce n’est créer un genre ou un style, à moins que ce ne soit une dose homéopathique d’humour. Point fort ou point faible, l’écriture sera le critère principal sur lequel vous appuierez votre jugement positif ou négatif sur l’ouvrage. Je vous conseille donc d’en feuilleter quelques pages avant d’acquérir le bouquin, vous saurez très vite s’il est pour vous, ou non.
« Odile effectuait le tour du square du Dix-neuf Mars 1962 en moins de sept minutes. Aussi, comme elle courait depuis déjà huit quand elle arrivait pour la première fois à la grille après avoir laissé derrière elle le bruit du chantier qui grandissait autour de son immeuble, longé la route déserte de l’ancien château d’eau, retrouvé la civilisation sur l’étroit trottoir de la rue Marc Pourpre moins empruntée que le boulevard de l’Eau Courante mais débouchant au terme d’une courbe plus longue sur l’accès secret au square par la porte ouest du fond de l’impasse Roger, il fallait qu’elle reparte pour quatre tours afin de totaliser un temps de course avoisinant les trois quarts d’heure. »
Patrice Pluyette La fourmi assassine Seuil - 142 pages –
La parole est à la défense :
4 commentaires
Vous n'arriverez pas à me dissuader de lui donner sa chance, car j'avais beaucoup aimé La traversée du Mozambique par temps calme, très très spécial lui aussi... ^_^
Je ne cherche pas à dissuader les gens de lire ce qu’ils veulent ! J’attire simplement l’attention sur le fait que ce roman n’est pas évident du tout et qu’il ne peut plaire à tout le monde…
On pouvait en dire autant de cette fameuse traversée (où bien sûr il n'y avait pas de Mozambique) et que je vous recommande!
Merci Keisha pour cette recommandation qui intéressera les amateurs de l’écrivain. Pour ma part, je ne me vois pas poursuivre l’expérience plus loin…. Mais sait-on jamais ?
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