Anaïs Nin à Louveciennes
08/05/2016
Anaïs Nin, écrivaine américaine d’origine franco-cubaine, est née en 1903 à Neuilly-sur-Seine et morte en 1977 à Los Angeles des suites d’un cancer (son corps sera incinéré et ses cendres dispersées dans la baie de Santa Monica). La mère d'Anaïs Nin, d'origine danoise, est abandonnée par son mari, le compositeur cubain Joaquín Nin et part pour New York avec sa fille et ses deux fils. A quatorze ans, Anaïs Nin quitte l'école et commence à travailler comme mannequin. En 1923, elle épouse Hugh Parker Guiler et l'année suivante, ils s'installent à Paris où Guiler poursuit une carrière bancaire. Sept ans plus tard, ils emménagent à Louveciennes, 2bis rue Montbuisson, où ils vivront entre 1931 et 1935. Un lieu qui s’avérera déterminant dans l’avenir d’Anaïs Nin.
Car c’est là qu’à l’automne 1931 elle rencontre Henry Miller, par l’intermédiaire de l’avocat Richard Osborne. Elle, a vingt-huit ans, Miller quarante. C’est le début d’une longue amitié littéraire, elle l’aidera à publier Tropique du Cancer, doublée d’une liaison passionnée qui s’étendra jusqu’à June, la femme de celui-ci. Dans cette maison elle poursuit l’écriture de son fameux Journal commencé dès l’enfance et qui constituera à son décès un pavé de quinze milles pages dactylographiées ! La version non censurée de ses journaux, offrant une vision profonde de sa vie privée et de ses relations, n'a pu être publiée qu'après sa mort et celle de son mari.
Dans cette maison elle recevra également les personnalités des Années folles, Antonin Artaud ou Lawrence Durrell, qui deviendront ses amants, Brassaï ou le psychanalyste Otto Rank, disciple de Freud. En 1939, Anaïs Nin rompt avec Henry Miller et repart vivre aux Etats-Unis, fréquente assidument le milieu new-yorkais, épouse Robert Pole en 1955 tout en étant la maîtresse de plusieurs écrivains dont Edmund Wilson, Gore Vidal, James Agee...
En 1973, elle est nommée docteur honoris causa du Philadelphia College of Art avant d’être élue membre du National Institute of Arts and Letters en 1974.
Anaïs Nin est également appréciée pour ses œuvres érotiques, comme Vénus érotica. Avant elle, très peu de femmes s'étaient lancées dans ce champ de la littérature. Son écriture, scandaleusement explicite pour son époque, met un accent particulier sur la bisexualité féminine. Anaïs Nin restera une figure incontournable de la littérature narcissique, amoureuse et érotique. « Ma seule religion, ma seule philosophie, mon seul dogme, c’est l’amour. Tout le reste, je suis capable de le trahir si la passion me transporte vers un monde nouveau. »
Après avoir été abandonnée durant plus de soixante ans, la maison a été restaurée par son nouveau propriétaire.
Photos : Le Bouquineur Sources : 78 + 1 personnalités illustrent les Yvelines Tome 2 publié par le Conseil général des Yvelines - Wikipédia –
2 commentaires
elle a un bien joli visage ! je n'ai pas lu cette auteure mais les 15 000 pages me font un peu peur!
C’est vrai qu’elle est très mignonne sur cette photo (elle me rappelle la fraicheur de Marlène Jobert). Je ne l’ai jamais lue et j’avais prévu de le faire pour adjoindre un billet à ce petit article mais manque de chance, ma médiathèque a égaré (une fois encore !) le seul exemplaire de ses œuvres (« Vénus érotica ») qu’elle avait sur son catalogue… Tant pis pour cette fois !
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