Sarah Dars : Coup bas à Hyderâbâd
17/11/2016
Sarah Dars, fille du résistant juif Max Guedj, seul pilote de chasse de la France Libre ayant survécu à la bataille d'Angleterre est une universitaire et romancière contemporaine française, spécialiste de l’Inde, également auteur de romans policiers ethnographiques. Après des études de lettres puis de langues et civilisations orientales (hébreu, grec, russe, mongol) elle voyage en ex-Union soviétique et en Mongolie, avant de publier un premier livre en 1979. Professeur de français, elle part ensuite pour le Koweït. Pendant cette période, elle voyage en Irak, en Iran, en Afghanistan, au Pakistan et en Inde. Après la découverte de l'Inde, elle ne cesse de sillonner ce pays et peu à peu, ses séjours touristiques alternent avec de véritables séjours pour y étudier sanskrit, philosophie, religion, mythologies…
Coup bas à Hyderâbâd, paru en 2000, est le second roman d’un cycle de polars se déroulant dans le sud de l’Inde avec Doc en héros récurrent.
Doc n'est pas détective de métier. Ce brahmane, amateur de musique indienne et passionné d'arts martiaux (le kalaripayatt, art martial du Kerala, pratiqué avec un couteau, un sabre ou un bâton) exerce à Madras la profession de médecin. Lorsqu'il arrive à Hyderâbâd en compagnie de son ami Arjun, la mort d'un imam à la mosquée le conduit à poser quelques questions sur les agissements de la mafia dans la région après que Barani, un ami homme d’affaires, ne l’incite à enquêter.
Dès les premières pages on ne peut s’interdire de penser aux romans de Robert van Gulik (1910-1967) et son célèbre Juge Ti même si lui enquêtait en Chine. Nous sommes dans le même registre de polars ethniques – mais en moins bien il faut le reconnaitre. L’intrigue est plutôt faiblarde et je n’ai pas l’impression que ce soit la priorité de Sarah Dars. C’est aussi pourquoi il faudra (éventuellement ?) lire ce bouquin au second degré, comme un gentil pastiche de l’écrivain précité.
Livre mineur mais qui offre un intéressant et instructif voyage en Inde à la découverte de ses modes de vie, sa gastronomie, ses modes, religions, langues, us et coutumes. J’ai aussi noté, en début d’ouvrage cette phrase aguichante : «Toute ressemblance avec des personnages ou des lieux existants est purement intentionnelle » mais qui m’a laissé sur ma faim car je n’ai rien reconnu ; et à la fin du roman, un glossaire, mais pourquoi certains mots lus dans le texte n’y figurent pas ?
« - Aucun Indien vraiment moderne ne s’amuserait plus à défendre les privilèges de castes. Les règles de pureté ou d’évitement, les rituels, sont appelés à disparaître ou à évoluer. Comme le dit un de mes amis, qui publie un journal satirique à Madras, les gens doivent travailler, voyager, manger ensemble. Les vieux tabous n’ont plus leur place dans le contexte social actuel. »
Sarah Dars Coup bas à Hyderâbâd Picquier poche - 218 pages –
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