Antoine Blondin : Les Enfants du bon Dieu
26/12/2016
Fils de parents bohèmes, Antoine Blondin (1922-1991) a connu la notoriété dès la publication de son premier livre, L'Europe buissonnière, qui capte l'attention d'auteurs comme Marcel Aymé et Roger Nimier qui lui accordent aussitôt leur amitié. Roman couronné en 1950 par le prix des Deux Magots. Se partageant entre le journalisme (il est l'auteur de nombreux articles parus notamment dans le journal L'Équipe pour lequel il suivra vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux Olympiques, et obtient en 1972 le Prix Henri Desgrange de l'Académie des sports. Ses chroniques sur le Tour de France ont contribué à forger la légende de l'épreuve phare du sport cycliste) et la littérature, il laisse une grosse poignée de romans. Buvant souvent plus que de raison « ses amis en étaient venus, lorsqu'ils le croisaient dans la rue, à changer de trottoir de peur que Blondin ne les invite à boire un coup ». Les Enfants du bon Dieu, date de 1952.
Les bouquins de Blondin, c’est dans les brocantes et vides-greniers que j’en fais l’acquisition, ça leur va bien je trouve. Deux expériences passées – chroniquées ici, je vous laisse chercher – m’avaient réjoui aussi est-ce sans hésitation que je me suis plongé dans ce roman. Mais sachez-le tout de suite, je ne vais pas vous refaire le coup de l’écrivain oublié qu’il faut absolument lire, - du moins pas avec ce roman-là.
Dans le Paris des années 50. Le narrateur, Sébastien Perrin, est professeur d’’histoire aux écoles. Son métier ne le passionne pas vraiment et son mariage bourgeois avec Sophie aurait peut-être perduré sans anicroche si le destin ne l’avait pas remis face à la princesse Albertina d'Arunsberg-Giessen qui fût sa maîtresse quand il séjourna en Allemagne pour cause de S.T.O.
L’intrigue n’est pas bien folichonne et si l’on se cantonnait à ce seul critère, le bouquin serait mauvais. Point barre. N’y trouveront leur compte que ceux qui s’attendrissent à la lecture de textes datés, tant dans la forme que dans le fond, désuets en somme. Mais aussi ceux qui apprécient l’humour discret ou latent, les jeux avec les mots et les situations parfois saugrenues. En fait, le début est très bien, la description de l’immeuble où habite Sébastien et de ses locataires : bien vu, bien torché, poétique, touchant et souriant, le Blondin comme je l’aime. Bien aussi, en fil rouge pour ainsi dire, l’Histoire de France revisitée par l’écrivain. Mais ces bons points ne suffisent pas à sauver le roman, même s’il reste fréquentable pour les curieux et fouineurs des brocantes.
« Le vicomte n’a pas d’histoire. Sa femme lui en fait une. A contempler notre avenue qui file vers le viaduc du métro, elle a peur qu’on croie qu’elle habite dans l’arrondissement voisin. Effectivement, il s’en faut d’un rien. Elle en mourrait. C’est un bel arrondissement chaud, tout grouillant de commères, de crocheteurs et de camelots ; un village déjà, parmi ceux qui font à Paris une ceinture de flanelle rouge. Pour mettre les choses au point, elle donne des réceptions où son mari manque d’assurance. Le soir, ils s’injurient en lavant la vaisselle : trois invités se sont trompés, ils sont arrivés par la station « Cambronne ». C’est du propre. »
Antoine Blondin Les Enfants du bon Dieu Club du meilleur livre - 249 pages –
6 commentaires
Les Enfants du bon Dieu. Je vois encore la couverture dans le Livre de poche. C'est probablement le premier que j'ai lu. L'Humeur vagabonde reste mon préféré, même s'il ne fait curieusement pas l'objet d'un article spécifique sur Wikipédia (mais Wikipédia, comme référence... d'ailleurs, "l'encyclopédie que n'importe qui peut éditer" est sur un déclin prononcé, et vraisemblablement mérité). Mais Blondin n'est jamais célébré pour le genre qu'il a inventé, celui de chroniqueur sportif illuminé, et enluminé. On s'accroche à ses romans par convention petite-bourgeois pour le "genre convenable". Ses romans, je les aime aussi. Mais ce qu'il a fait comme chroniqueur pour L'Equipe! Il y a là-dedans des chefs-d'oeuvres de tendresse, d'intelligence, de cocasserie, et même - sortons les gros mots - de sociologie et de philosophie inspirées!
« Les Enfants du Bon Dieu » et « Un singe en hiver » sont les deux meilleurs romans de l’écrivain sans doute possible. Par contre je n’ai pas lu ses chroniques sportives, je crois que celles consacrées au Tour de France ont été compilées dans un volume, ça vaudrait le coup que je m’y essaie, ne serait-ce que pour me remettre en mémoire les noms des cyclistes qui bercèrent mon enfance….
« Les Enfants du Bon Dieu » et « Un singe en hiver » sont les deux meilleurs romans de l’écrivain sans doute possible.
Euh, ben voyons. Vous êtes sans doute le juge suprême de la soi-disant "République des Lettres" - qu'Antoine exécrait - pour vous exprimer avec autant d'aplomb.
Ridicule. Comme toute la "blogosphère". Get a laïfe comme dirait l'autre.
Mon pauvre « ami », je ne sais pas qui est le plus ridicule dans cette affaire. Que vous soyez en désaccord avec mon avis, c’est votre droit le plus absolu mais que vous le preniez sur ce ton hautain en me désignant comme « juge suprême » montre votre peu de jugeote : vous me condamnez pour ce que vous êtes ! Un petit procureur répandant son venin gratuitement sur la blogosphère que vous méprisez. Je ne vous oblige pas à lire mes billets, alors restez chez vous à bougonner sans emmerder le monde !
Bien répondu !!!
Mais vous êtes trop poli... c'est juste un "gros con qui se la pète" !!!
Je lis très régulièrement votre blog. Continuez ainsi !
Je vous remercie pour vos encouragements et n'ayez crainte, je continuerai !
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