Baudelaire : Amsterdam, Dieppe
01/04/2017
Charles Baudelaire, poète, critique d'art, essayiste et traducteur est né à Paris le 9 avril 1821 et il y meurt 31 août 1867, à l’âge de 46 ans.
C’est l’un des écrivains qui aura habité le plus grand nombre de rues dans Paris. On recense une quarantaine d’adresses où il vécu, ce dont je me réjouis car ça me donnera du grain à moudre pour d’éventuels futurs billets. Aujourd’hui je ne m’attacherai qu’au 22 rue d’Amsterdam (IXème arrondissement) adresse de l’hôtel de Dieppe.
Pour ceux qui ne connaissent pas la capitale, la rue d’Amsterdam dégouline de la place de Clichy et longe la gare Saint-Lazare pour s’achever place du Havre. L’hôtel de Dieppe accueillera Baudelaire à plusieurs reprises, notamment à partir de 1861 - hôtel qui connaitra quelques autres clients célèbres, l'humoriste Alphonse Allais ou le peintre Marc Chagall. 1861, dernière année d’intense création pour le poète, malgré la syphilis qui le fera souffrir en avril-mai et les moments de déprime ou de découragement : Parution de la seconde édition des Fleurs du Mal, une étude sur Wagner, des Réflexions sur Victor Hugo et d’autres contemporains, une première série de Poèmes en prose, il continue aussi à publier les traductions d’Edgar Allan Poe (Le Joueur d’échec de Maelzel à l’été 1862 et L’Ange du bizarre en février 1863)…
A l’hôtel de Dieppe, il logeait dans une petite chambre au cinquième étage, louée 60 francs par mois, somme que le directeur de l’hôtel prélevait sur la modeste pension mensuelle de 300 francs qui était attribuée au poète et servait à couvrir toutes ses dépenses, selon le journal La Presse daté du 3 septembre 1867. De tous les domiciles parisiens de Baudelaire, c’est celui dans lequel il résidera le plus longtemps, de juin 1859 à avril 1864, sauf une courte période entre septembre 1860 et janvier 1861 où il réside à Neuilly : 1864 et sa fuite pour Bruxelles qui s’avérera funeste ; très endetté, il part pour la Belgique afin d’y entreprendre une tournée de conférences mais hélas, ses talents de critique d’art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire.
Lors d’une visite à l’église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d’aphasie et à partir de mars 1866, il souffre d’hémiplégie. En juillet 1866, on le ramène à Paris. Il est aussitôt admis dans la maison de santé du docteur Guillaume Emile Duval (1825-1899), aliéniste réputé. L’établissement se situe 1 rue du Dôme, près de l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile. C’est là qu’il meurt, rongé par la syphilis, le 31 août 1867, à onze heures du matin. Le même jour, il est inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la tombe où repose son beau-père détesté, le général Aupick, et où sa mère le rejoindra quatre ans plus tard.
Si Paris est la ville de Baudelaire, il l’aime et la déteste tout à la fois. Il est d’ailleurs symptomatique de constater qu’aucun lieu précis n’est cité dans son œuvre en vers (sauf le Louvre et le Carrousel dans Le Cygne), mais la capitale l’imprègne tout entière.
Photo : Le Bouquineur Sources : « Promenades littéraires dans Paris » de Gilles Schlesser – Magazine littéraire n°418 mars 2003 – Wikipédia -
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