Jonathan Tropper : C’est ici que l’on se quitte
24/08/2018
Jonathan Tropper, né en 1970 à New York dans le Bronx, est un écrivain, scénariste et producteur américain. Auteur de cinq romans, C’est ici que l’on se quitte le quatrième, date de 2009.
Le père vient de décéder des suites d’une longue maladie, « sa mort, en réalité, est donc moins un évènement que l’ultime épisode d’une triste histoire ». Ses enfants reviennent dans la maison familiale, auprès de leur mère, satisfaire au rituel juif de la shiv’ah - nom de la période de deuil observée dans le judaïsme par sept catégories de personnes pendant une semaine à dater du décès d'une personne auquel ces personnes sont apparentées au premier degré -, « ça ressemble à une veillée, sauf que ça dure sept jours et qu’il n’y a pas d’alcool ». Judd, le narrateur, y retrouve ses deux frères et sa sœur, ainsi que leurs conjoints.
Sept jours qui vont sembler long à Judd car si dans cette famille excentrique on s’aime, on s’aime surtout quand on ne se voit pas. Cette semaine va donc ranimer pour notre héros de vieux souvenirs d’enfance puis d’adolescence, d’où ces flashbacks perpétuels. Entre le passé et le présent, une constante : la sexualité qui semble l’élément moteur pour chacun des acteurs.
Et quand débarque Jen, l’ex-femme de Judd en cours de procédure de divorce pour lui annoncer qu’elle est enceinte de lui, le roman tourne au théâtre de boulevard avec portes qui claquent, compteur électrique qui disjoncte et éclats de voix dans la baraque. Ajoutons à ces engueulades familiales un empilage de situations abracadabrantes et le désintérêt croit à mesure que l’on s’enfonce dans cette lecture qui n’en finit pas.
Conclusion : le bouquin n’est pas franchement mauvais, il serait même souriant (si on n’est pas trop difficile) en général, mais il est surtout beaucoup trop long pour si peu à dire. Il y a donc un point sur lequel je suis en phase avec Jonathan Tropper, c’est ici que l’on se quitte pour toujours !
« Les visiteurs ne cessent d’affluer, vieux amis, parents éloignés, les nouveaux succédant aux anciens, en douceur, l’air sombre et mal assuré en entrant, puis ressortant satisfaits et rassasiés. A présent, nous ne les voyons plus comme des individus, mais comme une masse de touristes compatissants, qui boit du café, mastique des bagels, et sourit, les larmes aux yeux. Nous, les endeuillés, nous sourions aussi, hochons la tête, et tenons des conversations en boucle, tandis que nos pensées s’évadent ailleurs, hors de notre corps. »
Jonathan Tropper C’est ici que l’on se quitte 10-18 - 390 pages –
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau
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