Arto Paasilinna : Un Eléphant, ça danse énormément
30/09/2019
Arto Paasilinna (1942-2018) est un écrivain, journaliste et poète finlandais. Il est l’auteur de trente-cinq romans traduits en plus de vingt-sept langues mais également scénariste pour le cinéma, la radio et la télévision. Un Eléphant, ça danse énormément qui date de 2005, vient d’être réédité en poche.
Finlande en 1986. Lucia, dompteuse dans un cirque, se trouve bien embarrassée quand une loi nouvellement promulguée interdit le spectacle d’animaux sauvages. Que faire d’Emilia, une jeune éléphante, partenaire de son numéro ? Ne pouvant se résoudre à s’en séparer, la jeune femme s’embarque dans un long périple avec sa grosse bestiole de sa Finlande en Russie puis jusqu’en Afrique…
Il n’y a pas que les éléphants qui trompent, la preuve avec ce roman. Je l’ai bien examiné sous toutes ses coutures, nulle part il n’est indiqué « Littérature jeunesse » ou quelque chose de ce genre. Or, et c’est là que le lecteur est abusé, c’est un bouquin pour les gosses. Rien de plus. Un bon livre pour les petiots d’une dizaine d’années mais rien d’autre.
Le lecteur va donc suivre cet improbable tandem à travers mille péripéties et autant de rencontres singulières, contées sur un ton gentiment humoristique ou ironique mais sans intérêt particulier. Me voyant mal embarqué, j’ai rajusté mes lunettes imaginant l’auteur voulant la jouer subtile, avec un message ou une intention planquée derrière la candeur enfantine de son propos. Que dalle ! En utilisant une loupe de forte puissance on peut éventuellement déceler quelques remarques sur la Russie d’alors, ou bien une vague critique des règlements de l’union Européenne, mais là c’est moi qui tente de trouver des circonstances atténuantes…
Même la fin du roman, trop abrupte bien qu’heureuse, laisse à désirer. Allez, circulez il n’y a rien à voir, sauf si vous êtes un gamin.
« Le directeur Werneri Waistola se déclara désolé. Il ne pouvait plus emmener Emilia en tournée, maintenant que la loi interdisait de la présenter au public à des fins lucratives. Elle était trop grosse pour rester dans un cirque ambulant comme animal de compagnie. On pouvait d’ailleurs en dire autant de sa femme, ajouta-t-il. Emmi ne connaissait pratiquement aucun tour d’adresse, elle restait allongée toute la journée sur le canapé de sa caravane à lire des torche-culs et à s’enivrer de liqueur, au point qu’on ne pouvait même pas songer, le soir venu, à la laisser entrer sous le chapiteau, du moins sans surveillance. Waistola n’alla cependant pas jusqu’à dire que quitte à choisir il aurait préféré emmener l’éléphante plutôt que son épouse. »
Arto Paasilinna Un Eléphant, ça danse énormément Folio – 294 pages –
Traduit du finnois par Anne Colin du Terrail
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