Marcel Proust : Vacances de Pâques
29/11/2019
Marcel Proust (1871-1922), écrivain français auteur de traductions, d’essais et de récits, il domine l’histoire du roman français au XXe siècle avec A la recherche du temps perdu.
Evoquer Pâques alors qu’on se prépare à peine à Noël peut sembler étrange mais ainsi va l’actualité littéraire avec ce minuscule ouvrage qui vient de paraître et qui reprend six textes - antérieurs à la parution du premier tome d’A la recherche du temps perdu (1913) – extraits du recueil Chroniques (L’Imaginaire, Gallimard).
Rapide survol de ces petits articles parus dans des revues ou journaux : Au seuil du printemps est une ode aux aubépines dans le style caractéristique de l’écrivain pour un thème qu’il reprendra plus tard dans son Grand Œuvre ; Rayon de soleil sur le balcon évoque une amie du Marcel de douze ans, épris de cette gamine qu’il côtoyait dans les jardins des Champs Elysées ; Vacances de Pâques part d’un projet de voyage à Florence avorté pour faire la distinction entre un « nom » et un « mot » ; L’église de village évoque ce point de repère, tant à la campagne que dans les villes, synonyme pour nous lecteurs d’aujourd’hui d’une France rêvée, voire de notre enfance pour les plus âgés ; Contre l’obscurité pose la question : l’obscurité est-elle justifiable en littérature ? et Marcel Proust y répond ; enfin, Pèlerinages ruskiniens en France est un très court texte en mémoire de John Ruskin, l’écrivain, poète, peintre et critique d'art britannique (1819-1900) cher à notre Marcel.
J’ai déjà dit maintes fois toute l’admiration que je voue à Marcel Proust, aussi dès que des miettes de son œuvres me tombent entre les mains je ne rate pas l’occasion de m’y jeter. Là encore, bien que sur de courtes pages, puisque ce ne sont que de très minces articles ou chroniques, j’ai retrouvé cette petite musique qui me fait le même effet qu’une œuvre de Mozart : le charme, la délicatesse, le rythme apaisant propice à la rêverie… et les prémisses de ce que l’on retrouvera dans son Grand Œuvre. Bref, ici du bonheur à trop petites gouttes.
« Je me souviens que, quand j’étais enfant, mon père décida une année que nous passerions les vacances de Pâques à Florence. C’est une grande chose qu’un nom, bien différente d’un mot. Peu à peu au cours de la vie, les noms se changent en mots ; nous découvrons qu’entre une ville qui s’appelle Quimperlé et une ville qui s’appelle Vannes, entre un monsieur qui s’appelle Joinville et un monsieur qui s’appelle Vallombreuse, il n’y a peut-être pas autant de différence qu’entre leurs noms. » [Vacances de Pâques]
Marcel Proust Vacances de Pâques et autres chroniques Folio – 91 pages –
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