Craig Johnson : Une Evidence trompeuse
02/11/2020
Craig Johnson, né en 1961 à Huntington dans l’Etat de la Virginie-Occidentale, est un écrivain américain. Après avoir fait des études de littérature classique et obtenu un doctorat en art dramatique il exerce différents métiers : policier à New York, professeur d’université, cow-boy, charpentier, pêcheur professionnel, ainsi que conducteur de camion avant de se lancer dans l’écriture. Craig Johnson est l’auteur d'une série de romans policiers consacrés aux enquêtes du shérif Walt Longmire dont les intrigues se déroulent dans le comté fictif d'Absaroka, dans le Wyoming, le long d'une branche des montagnes rocheuses, la Chaîne Absaroka. Une Evidence trompeuse, son dernier roman vient de paraître.
Il y a deux sortes de lecteurs, ceux qui ont déjà lu Craig Johnson et les autres. Aux premiers je dirai que ce billet ne va rien leur apporter de plus, Une Evidence trompeuse est un bon roman de l’écrivain, vous savez l’essentiel, vous pouvez filer faire autre chose, il paraît que tout le monde est pressé de nos jours… Je vais donc maintenant me consacrer à ceux qui ne connaissent pas encore ses bouquins, une série avec ses héros récurrents et désormais un fil rouge qui se poursuit discrètement de livre en livre…
Hulett, Wyoming. Un jeune gars victime d’un accident de moto est tout proche de la mort sur son lit d’hôpital. Walt Longmire et son ami Henry Standing Bear viennent d’arriver en ville pour un sympathique week-end, un monstrueux rassemblement de bikers avec courses de bécanes est au programme et Henry doit y participer. Cool ? Ouais, sauf que le shérif local, pote avec Walt, pense que l’accident de moto n’en est pas un et demande son aide à Longmire. Ce qui paraissait relativement simple au début va sacrément se corser quand la victime pourrait bien être le fils inconnu d’Henry, que sa mère Lola, un sacré tempérament source d’ennuis certains, va demander à son ex de retrouver son agresseur, que l’enquête va rebondir de soupçon de trafic de drogue, en trafic d’armes et pire encore, que des agents fédéraux infiltrés chez les bikers vont pointer le bout de leur nez et que…
Comme d’habitude chez Craig Johnson, l’enquête policière avance à un rythme qu’on ne qualifiera pas de soutenu, excepté dans le dernier quart du roman où tout s’accélère avec un épilogue à la Fort Alamo. Si vous aimez la mécanique et les motos, vous allez vous régaler, entre les vroum vroum des moteurs et l’odeur d’essence, les cris des motards pris de boisson et la fameuse course de côte où Henry va tenter l’impossible, il y a de quoi s’éponger le front avec son bandana. Autre attraction, dans un monde complètement différent et plus huppé, un concours de ball-trap mais là, c’est Vic, adjointe et plus encore de Walt, qui va se mettre en valeur. Tout cela n’a rien à voir directement avec notre enquête, c’est très sympa, mais cela vous explique pourquoi le rythme avance tranquillement. Précédemment j’ai évoqué un fil rouge courant de roman en roman, l’époux de Cady, la fille de Walt, a été assassiné, c’était aussi le frère de Vic ( !), cette enquête avance lentement dans l’ombre et j’imagine qu’elle ne verra son épilogue qu’à la fin de la série ?
Je résume, un bon polar (genre tranquille) de Craig Johnson avec nos amis habituels (Longmire, Henry, Vic) et des références inattendues, Sherlock Holmes et Hérodote !
« - On est devant un merdier incomparable, et aucun de nous n’a de bottes assez hautes. Ce Post était un très bon élément, et sous couverture depuis treize ans dans tous les gangs de bikers. Il a été impliqué dans un énorme coup de filet pour démanteler un trafic d’armes dans le Sud-Ouest, mais là, il avait mis le doigt sur quelque chose d’encore plus gros. – Comme Quoi ? – Son officier traitant refuse de le dire. »
Craig Johnson Une Evidence trompeuse Gallmeister – 398 pages –
Traduit de l’américain par Sophie Aslanides
« - Qu’est-ce que c’est que ce monstre sur lequel je suis assise ? – un MRAP, un véhicule blindé conçu pour résister aux engins explosifs, les mines en particulier, et aux embuscades, la pièce maîtresse de la flotte motorisée du département de la police de Hulett. – Tu déconnes. – Non. »
4 commentaires
Bon, m'en fiche, je le lirai quand je pourrai, je sais, ce n'est pas si bien que ça, mais c'est comme les M&M, on continue...
C’est exactement cela Craig Johnson : pas vraiment renversant mais l’assurance d’un agréable moment de lecture ! Après, chacun voit midi à sa porte…
Je fais partie du second groupe "les autres" et malgré ce billet que j'ai lu de bout en bout je vais rester dans ma catégorie ....
Ok ! Mais c’est le genre de roman qui détend bien, sans prétentions certes mais plaisant quand même, avant de se replonger dans du « plus sérieux » ( ?).
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