De l’inconvénient de trop lire ?
11/09/2021
J’aime beaucoup lire, cela va de soi quand on tient un blog dédié à cette activité. Est-ce que je lis beaucoup, je pense que oui, mais il ne s’agit pas d’un concours donc inutile de me contacter pour me contredire sur ce point et vous vanter du nombre de livres lus chaque mois !
Par contre, puisque vous lisez tant, peut-être serez-vous intéressés par cette interrogation : est-ce que lire plusieurs livres par mois/semaines, donc à un rythme soutenu, n’est que bénéfique ? A ce qui nous semble un bienfait qui nous fait un bien fou, ne pourrait-on opposer une liste d’inconvénients ? Et s’il y a avers/revers c’est-à-dire inconvénients/bénéfices, de quelle nature est le solde ? Positif ou négatif ?
Lister les bénéfices retirés de la lecture c’est comme enfoncer une porte ouverte, on l’a déjà et redit mais tant pis, j’en redonne quelques exemples : ça nous offre un moment de détente parfait, ça nous instruit en nous apprenant toutes sortes de choses d’ordre factuel ou psychologique etc., ça nous aide à enrichir notre vocabulaire et notre expression écrite, donc à apprécier notre langue… vous compléterez la liste de vous-même.
Venons-en aux inconvénients, car il y en a. Du moins, il y en a pour moi et je parle par expérience, un constat fait sur la bête. Quand on lit beaucoup, on devient plus critique, c’est criant dans le domaine du polar par exemple : les intrigues/mobiles de crimes ne sont pas infinis, on finit par retomber sur les mêmes cas, obligation pour le lecteur averti d’aller trouver un autre motif de satisfaction dans sa lecture. Le sens critique s’aiguise.
Si le sens critique s’aiguise, on devient plus difficile dans ses choix de lectures, on commence à élaguer, rayer de ses lectures possibles des écrivains ou des sujets de romans qui frayent trop avec le déjà lu. L’affaire se complique pour le malheureux lecteur obsessionnel.
Le dernier stade - car je n’ose envisager qu’un jour je cesse de lire ! – c’est d’être devenu un lecteur blasé. Etat que je crains d’avoir atteint : quand je lis les chroniques littéraires dans la presse, je ne note que très peu de livres qui seraient susceptibles de m’intéresser, savoir qu’une avalanche de nouveautés vont sortir lors des rentrées littéraires ne m’effraie plus vraiment, lire vos critiques sur vos blogs me désespère car il est très rare qu’un de vos bouquins me tente…
J’exagère un peu mon angoisse car j’aurai toujours quelque chose à lire, si je ne trouve rien dans les nouveautés, les écrivains du passé ont assez pondu pour que j’y trouve de quoi me sustenter.
Pour conclure sur une note optimiste je dirai que le solde de mes lectures est toujours positif mais que j’observe avec attention et crainte mon relevé mensuel de compte !
2 commentaires
Je sens qu'on fait partie du même 'club' et c'est vrai qu'au fil du temps les goûts changent, on perd moins son temps à de l'inintéressant (j'avoue ne pas y parvenir totalement, quand même). Pareil, les nouveautés m'attirent moins, le dernier ceci ou cela... (sauf Jaenada, parce que j'aime beaucoup)
Oui nous faisons partie du même club et je pense qu’il en est de même pour ceux qui sont dans notre cas, ceux qui ont une assez longue vie de lectures… Si on veut voir le bon côté des choses, cette expérience nous permet (a priori) de reconnaître un bon livre ou un bon écrivain d’un mauvais !
Ce qui, paradoxalement, ne nous interdit pas un divertissement plaisant de temps à autre, avec une mièvrerie ou du moins un bouquin très quelconque… bizarre autant qu’étrange !
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