De Gutenberg aux livres de poche
25/06/2022
C’est l’été, journaux et magazines dressent leurs listes de livres de poche à emporter dans nos valises pour lire sur la plage ou sous les papa-les palétuviers. Loin de moi l’idée d’en faire autant, par contre arrêtons-nous un instant sur ce type d’objet.
Pour nous lecteurs, la plus belle invention est certainement celle de l’imprimerie que l’on doit, je me permets de le rappeler pour les très jeunes visiteurs de ce blog, à l'allemand Johannes Gensfleisch plus connu sous le nom de Gutenberg. Jeune orfèvre ayant ouvert son propre atelier vers 1430, Gutenberg se tourne finalement vers la reproduction de textes en 1450 et développe un nouveau procédé qui va révolutionner l'impression papier et permettre la diffusion de masse.
Imaginez-vous lire le dernier Goncourt gravé sur des tablettes en pierre ou le joli bazar pour ranger vos papyrus dans votre bibliothèque ? Je vous épargne les digressions rigolardes qui me viennent spontanément à l’esprit tout comme au vôtre.
Certes ce fut un pas de géant mais que dire de cette autre innovation qui a vu naître les collections de poche. En 2013, Le Livre de poche fêtait ses 60 ans et j’avais salué l’évènement par un petit billet amical. Depuis d’autres éditeurs ont créé d’autres collections, de Folio à Totem par exemple. Et moi je trouve cela carrément génial, de mon vivant ce sera sûrement ce que je verrai de plus innovant pour promouvoir la lectures et les livres.
Des bouquins dans de petits formats et à de petits prix, difficile de faire mieux. Au fil des années les éditeurs font subir des liftings salutaires à leurs collections pour les rendre plus attrayants et modernes. Parfois ce n’est pas vraiment mieux ou bien nos habitudes nous font préférer les vieilles éditions avec leurs jaquettes aujourd’hui ringardes, c’est le classique « c’était mieux avant »…
Outre l’intérêt pratique de ces collections, elles permettent aussi grâce au marketing de remettre en avant des livres parus précédemment et qui, sous la masse éditoriale, risquaient de tomber dans une sorte d’oubli. Je pense que les écrivains eux aussi plébiscitent ces rééditions.
Certains d’entre vous vont avancer que les poches datent un peu/beaucoup et que les liseuses sont un sacré progrès ! J’en conviens. Techniquement parlant c’est indéniable et j’applaudis l’invention ; mais comme j’ai déjà eu l’occasion plusieurs fois de le dire, je suis de la génération du papier et rien, absolument rien, ne me fera changer d’opinion ou de manière de lire. J’ai testé le truc mais ma liseuse a vite terminé au fond d’un tiroir. Ce n’est pas pour moi. Si la logique voudrait que ce soit le support des futurs générations, et ce le sera certainement un jour (quand il n’y aura plus de forêts ?), actuellement la tendance ne voit pas un élan fabuleux vers ce mode de lecture, me semble-t-il.
Mais peut-être est-ce ainsi que raisonnaient en souriant les moines copistes ou les scribes égyptiens quand ils ont entendu parler de l’imprimerie ? Un rire qui n’a pas duré longtemps.
4 commentaires
Je trouve moi aussi que l'invention du livre de poche est une invention géniale (c'est que je ne dois plus être toute jeune...), même si j'aime bien les grands formats pour crâner devant ma bibliothèque.
Mais d'un point de vue prix et pratique, pour quelqu'un qui comme moi qui emporte toujours un livre dans son sac, il n'y a pas débat...
Quant à la liseuse, je n'ai même pas essayé, et je n'en ai guère envie...
Un détail que je n’ai pas précisé, avec le temps on a vu la naissance de collections de poches de très belle qualité (en tant qu’objet) qui ont toute leur place dans une bibliothèque…
PS : pour les liseuses, il fallait bien que j’essaie pour être certain de ce que je pensais instinctivement !
Tiens il existe des réfractaires aux liseuses (j'en suis, après tout, un poche dans le sac ou la valise, ça va bien)
Réfractaire, oui car pour moi rien ne vaut le bon vieux papier. Mais aussi envieux, car pour ceux qui supportent la lecture sur écran, quelle merveilleuse invention, pratique, légère et avoir une bibliothèque dans son sac, un rêve non ?
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