John William Polidori : Le Vampire
01/09/2022
John William Polidori (1795-1821) est un écrivain italo-anglais. Il est notamment connu pour sa nouvelle Le Vampire (1819). Pour écrire ce texte, Polidori est parti d’un brouillon de Lord Byron écrit en Italie lors de l’été qu’ils ont passé ensemble, avec le couple Percy et Mary Shelley en 1816. Dans le but d’attirer l’attention des lecteurs et d’utiliser la notoriété du poète, Le Vampire paraîtra tout d’abord sous le nom de Lord Byron. Si le personnage du Vampire n’est pas une nouveauté dans la littérature, il est admis que cette nouvelle le popularisera auprès des lecteurs.
Londres. Aubrey, riche orphelin anglais, rêveur et à l’imagination fertile fait la connaissance de Lord Ruthven nouvellement arrivé en ville et qui fait forte impression dans les salons et les réceptions. Etrange, inquiétant et froid, il attire les femmes mais semble s’en désintéresser. Les deux hommes s’entendent néanmoins et la curiosité d’Aubrey le pousse à le suivre à travers l’Europe, sous prétexte de parfaire son éducation. Bruxelles, Rome… le Lord est de plus en plus étrange, partout il recherche les lieux où règne le vice, quand il fait la charité elle porte toujours malheur à leur destinataire et il a pour habitude de fréquenter des femmes vertueuses qui sombrent dans le vice quand il les quitte…
Aubrey décide de le quitter et il part pour la Grèce où il tombe sous le charme de Ianthe, jeune fille qui lui fait découvrir les ruines historiques et lui révèle les peurs locales ayant trait aux vampires. Aubrey se rit de ces croyances mais quand la jeunette est assassinée et qu’il retombe sur le chemin de Lord Ruthven, son inquiétude croit car il comprend que c’est lui qui a tué Ianthe et qu’il est certainement un vampire ! Ils continuent néanmoins à explorer le pays jusqu’à ce qu’ils soient attaqués par des brigands qui tuent Lord Ruthven, lequel avant d’expirer fait jurer à Aubrey, pour qu’il sauve son honneur, de ne jamais rien dire de lui à qui que ce soit. Le jeune homme accepte et retourne à Londres auprès de sa sœur qui va faire son entrée dans le monde.
Boum ! Badaboum ! Et j’abrège, voilà notre Lord qui déboule dans le paysage et se propose d’épouser la sœur d’Aubrey ! Son frère devient à moitié fou, son serment lui interdit de dire ce qu’il sait du mort-vivant et il doit pourtant interdire ce mariage diabolique…
Pas mal du tout cette classique histoire de vampire. Il est évident qu’aujourd’hui ça semble banal, j’en ai lu d’autres du même tonneau, mais en format court et vite troussé, j’ai vraiment bien aimé.
« Au milieu des dissipations qui accompagnent un hiver londonien, l’on vit un jour apparaître, dans les diverses soirées offertes par ceux qui donnent le ton, un membre de la noblesse qui se distinguait d’avantage par ses singularités que par son sang. Il contemplait les réjouissances qui l’entouraient comme s’il n’y pouvait point participer. On eût dit qu’il ne prêtait attention au rire et à la légèreté des belles personnes que pour les mieux étouffer d’un regard et pour emplir de peur ces poitrines où régnait l’insouciance. »
John William Polidori Le Vampire Gallimard La Pléiade Dracula et autres écrits vampiriques - 32 pages –
Traduction Alain Morvan
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