Blake et Mortimer : Huit heures à Berlin
27/01/2023
La série de BD Blake et Mortimer n’a pas bercé mon enfance, je ne l’ai découverte que beaucoup plus tard et si j’en ai lu les principaux volumes, ceux de l’époque de leur créateur Edgar P. Jacobs (1946-1987) j’en étais resté là. La série ayant depuis était reprise par de nombreux continuateurs. Jusqu’à ce que paraisse ce nouvel album, le tome 29, peut-être attiré inconsciemment par une association d’idée avec les excellents romans de Philip Kerr ? Une bonne idée, car cette BD est très bien !
Si la lecture de l’album est ardue, le pitch en est très simple. Berlin en 1963, la Guerre froide (1947-1991) a coupé la ville en deux par un sinistre Mur, entre l’Ouest et les pays du bloc soviétique. En Juin de cette année, le président des Etats-Unis, J.F. Kennedy doit se rendre dans la ville très brièvement, huit heures, pour y prononcer son fameux discours « Ich Bin Ein Berliner ». C’est aussi l’occasion rêvée pour l’ignoble, machiavélique et increvable Olrik, de réaliser un coup de maître lui assurant le pouvoir mondial ! Pas de chance, Blake et Mortimer sont sur l’affaire… ce qui fait dire à l’ignoble « Décidément, c’est une aimantation plus forte que l’amour. Où que je sois dans le monde, je finis toujours par vous voir arriver. »
Les habitués de la série vont retrouver dans ce nouveau volume tout ce qu’ils attendent et espèrent y trouver. Une intrigue qui part dans plusieurs directions au début, au propre comme au figuré, de l’Oural à Londres puis à Berlin. De sinistres soviétiques, un savant fou digne des laboratoires nazis, le fameux Olrik derrière tout ça et nos deux compères, à la vie à la mort, se tirant de pièges invraisemblables autant qu’abracadabrant sans être dépeignés, ponctuant leurs efforts de « Old Chap ! » et autre « Good Heavens ! »
J’ai dit que la lecture était ardue car si vous n’êtes pas habitué de cette série, vous ignorez qu’ici nous sommes au royaume du phylactère copieux ! Le genre de BD où s’il y a beaucoup à voir évidemment, il y a encore plus à lire ! Ca se lit et ça se relit, ne serait-ce que pour boucher les ellipses du scénario.
Une intrigue épatante, des héros aussi sympathiques que leur adversaire inusable est affreux, et un contexte historique qui rajoute un peu de sérieux à cette chouette aventure.
A ne pas manquer !
Les aventures de Blake et Mortimer d’après les personnages d’Edgar P. Jacobs Huit heures à Berlin
Scénario : José-Louis Bocquet & Jean-Luc Fromantal Dessin : Antoine Aubin
2 commentaires
Est-ce que, depuis, vous avez pu lire la vingtaine d'autres albums sortis depuis reprise de la série?
Pour ma part, le seul que je "boycotte" est "Le dernier pharaon": j'ai du mal à admettre que le dessin de schlitte (si bien adapté aux Cités obscures) puisse être utilisé pour un "Blake & Mortimer".
Concernant ces Huit heures à Berlin, ce n'est pas mon album préféré, il est plutôt mineur, on peut quelque peu le comparer au film "Au service secret de Sa Majesté" de la saga James Bond...
(s)) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Je ne suis pas un grand fan de cette série qui a beaucoup de qualités j’en conviens. D’abord parce que je ne l’ai découverte que « récemment » et non pas jeune homme et qu’aujourd’hui je ne lis plus de BD ; deuxièmement parce que je la trouve trop bavarde, certainement celle où les phylactères sont les plus remplis !
Je n’ai pas lu les albums dessinés par d’autres que Jacobs, ce serait une discussion intéressante, mais disons que je n’aime pas trop qu’une série de BD soit reprise par un autre dessinateur que son créateur ; mais ça se discute !
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