Tom Drury : La Fin du vandalisme
27/03/2023
Tom Drury, né en 1956 dans l’Iowa, est un écrivain américain. Diplômé en journalisme de l'Université de Iowa en 1980 il a travaillé dans plusieurs quotidiens avant de publier des nouvelles dans de prestigieux magazines comme le Harper's Magazine ou le New-Yorker. Auteur de six romans à ce jour, La Contrée immobile son avant-dernier, date de 2012. La Fin du vandalisme, roman de 1994, a été traduit chez nous en 2013.
Grafton, comté de Grouse dans le Midwest. Dan Norman est le shérif (« Ce n’était peut-être pas le plus farouche ennemi du crime, mais il se conduisait avec décence dans la plupart des situations, ce qui n’est pas vrai de tous les flics. »), Louise Darling, assistante d’un photographe a rompu avec Tiny et le shérif voit une ouverture. Ils se marieront, il y aura une grossesse difficile, Tiny n’a pas dit son dernier mot sur leur séparation forcée, il y a aussi un bébé trouvé dans un caddie du supermarché, de nouvelles élections pour le poste de shérif du comté…
Voici la ligne générale de ce roman, c’est-à-dire rien en réalité, si ce n’est et c’est voulu, la vie ordinaire de gens ordinaires dans une petite ville des Etats-Unis. Alors, certes, il y a la patte de Tom Drury, ici un nombre invraisemblable de personnages (un index est fourni en fin d’ouvrage) qui entrent en scène successivement pour des débuts d’histoires le plus souvent très originales (disparition inexpliquée de tracteurs, chevaux marchant à reculons, plante grimpante envahissante dans un logement…) mais qui aussi souvent ne se terminent pas !
Le récit semble presque normal, classique, mais par moments le lecteur sent un léger dérapage, la réalité se mue en détails saugrenus ou farfelus avant bien vite de revenir au traditionnel ou de clore un passage abruptement, ce qui oblige le lecteur à revenir en arrière pour vérifier qu’il n’a pas loupé une phrase importante.
Un roman légèrement excentrique avec des personnages pittoresques mais si tout cela est très sympathique, au bout d’un certain temps, le lecteur commence à peiner. Et, comme souvent chez de nombreux écrivains, à l’instar des boulangers qui cachent soigneusement la fève dans la galette, dans leurs romans ils planquent la phrase qui résume leur ouvrage : « Ce fut tout d’abord fascinant, et ensuite étrangement monotone. »
« - Qu’est-ce qui vous amène ? – Dan Norman et moi on va se marier, et j’ai promis à ma mère de demander si on pouvait se marier dans votre église. – Cela risque d’être difficile pour quelqu’un qui décrit Dieu comme pouvant être un presse-papiers. – Bon, au moins j’aurai essayé. – Et il fut une époque pas si lointaine où j’aurais juste dit laissez tomber. Mais les fidèles ne sont plus ce qu’ils étaient, et franchement on ne peut plus se permettre de dire non à qui que ce soit. »
Tom Drury La Fin du vandalisme Points - 438 pages -
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Nicolas Richard
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