François Mauriac : Genitrix
20/07/2023
François Mauriac (1885-1970), écrivain français lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie française (1926), membre de l'Académie française (1933) et lauréat du prix Nobel de littérature (1952) a été décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur en 1958. Genitrix a été publié en 1923.
Dans une vaste demeure de la région bordelaise, ils sont trois outre une servante, Félicité Cazenave, veuve, mère de Fernand, âgé d’une cinquantaine d’année, récent époux de Mathilde plus jeune que lui. Quand débute le roman, Mathilde est mourante après une fausse couche…
Encore un terrible roman de François Mauriac spécialiste des drames psychologiques se déroulant dans la pénombre des demeures de la petite bourgeoisie locale. Ici, une genitrix mère castatrix (sic !)
Fernand a toujours vécu sous la coupe intransigeante de sa mère qui pour son « bien-aimé » régente sa vie, brise ses rêves, pour son bien évidemment selon elle, mais elle a fait de ce fils une personne falote et frustrée. Son mariage imprévu avec Mathilde a immédiatement généré un conflit entre la belle-mère (rigide) et sa bru (plus moderne), « Vous n’aurez pas mon fils ! Vous ne me le prendrez jamais ! » ; la plus jeune a pourtant cru pouvoir gérer la situation, cruelle illusion, l’emprise de la vieille était trop forte, bien vite le couple fait chambre à part, le fils retournant dormir dans la chambre contigüe à celle de sa mère. A coup de petites phrases et réflexions diverses, Félicité regagne lentement le cœur de son fils qui s’éloigne de plus en plus de Mathilde. Quand l’épouse décède, Félicité pense avoir définitivement gagné la partie, son fils va lui revenir entièrement, n’ayant qu’elle vers qui se tourner. Les choses ne vont pas se dérouler comme elle l’avait envisagé, ce décès fait réaliser à Fernand qu’il aimait Mathilde et lui ouvre les yeux, une sourde révolte va l’opposer à sa mère et le roman de voir le drame s’amplifier encore… où tout le monde sera perdant.
Dur, dur.
« Un rai de soleil fuse des volets mi-clos, fait fulgurer sur la cheminée le cadre d’une photographie chère à Félicité : un mois après le mariage, la mère, le fils et la bru avaient posé devant un artiste ambulant. Mais, deux secondes avant le déclic, Fernand avait quitté le bras de sa femme pour prendre celui de sa mère. Et désormais, sur la carte-album, Félicité et le fils s’épanouissaient de face, tandis que la jeune femme, au second plan, les mains pendantes, ne souriait pas. »
6 commentaires
Ah oui, dur dur... quel texte, c'est un des rares livres que j'ai lus 2 fois ! Le hasard fait que j'ai assisté il y a 15 jours à une lecture d'extraits de ce roman, organisée par le domaine de Malagar, la maison de campagne de Mauriac dont ses enfants ont fait don à la région Aquitaine, et qui est gérée par une fondation très dynamique.
A cette occasion, la bibliothèque de Bordeaux avait aussi sorti le manuscrit du roman de ses archives pour le montrer au public.
Mon billet t’a donc rappelé de bons souvenirs….
Fichtre on est dans le dur, avec Mauriac!
Sûr qu’on rigole pas souvent avec François ! Mais ça vaut toujours le déplacement.
Depuis combien de décennies n'ai-je pas relu Mauriac ? .... Mais j'ai gardé en mémoire la qualité de son écriture et la dureté de ses histoires.
C’est exactement ce qu’il faut en retenir, donc deux bonnes raisons pour y revenir….
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