Un avis minoritaire
04/05/2024
Peut-être, comme moi, avez-vous lu un roman que vous avez trouvé très mauvais, opinion contredisant l’avis général ou majoritaire chez les autres lecteurs ? Dans cette situation je suis toujours mal à l’aise. Non pas d’aller à contre-courant des autres mais parce que la seule question qui vaille, n’aurais-je rien compris à ce livre ? m’angoisse un peu.
Pourquoi n’ai-je pas vu ce que les autres y ont vu ? Suis-je idiot à ce point ? Ou bien trop intelligent ? Là je déconne bien entendu mais quand on analyse un problème toutes les hypothèses doivent être recensées. Si le roman est assez complexe ou très cultivé, je peux accepter de ne pas être à la hauteur pour cette lecture. Mais si c’est un bouquin « normal » ou classique. Ce peut être son humour qui n’est pas de mon goût et qui m’échappe, le traitement de son sujet qui me paraît rabâché, son écriture sommaire, etc. les causes de mon ennui peuvent-être multiples. Je me console en remarquant que peu de livres font l’unanimité, à l’exception des chefs-d’œuvre qui par définition sont rares.
On a le droit de prendre le problème par un autre bout. Si un lecteur n’a pas compris un roman, pourquoi serait-ce obligatoirement de sa faute même si d’autres l’ont aimé ? Un livre, c’est un discours entre son lecteur et celui qui l’a écrit, c’est-à-dire l’écrivain. Supposons que le lecteur soit innocenté pour son incompréhension, le coupable du dit problème serait l’écrivain ! « Lorsque vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité » disait Sherlock Holmes.
Point de vue du lecteur : n’ai-je rien compris ? Point de vue de l’écrivain : l’ai-je mal écrit ? That’s the question, comme disait un autre.
4 commentaires
J'ai l'impression que ça m'arrive assez souvent, et l'explication que j'avance la plupart du temps, c'est que vu mon âge et le nombre de livres déjà lus, ça ne passe pas si j'ai l'impression de savoir déjà en lisant les premières pages ce que je vais lire ensuite : pas d'originalité, pas d'admiration pour l'écriture pour la situation ou pour les personnages... dans ce cas je ne vais pas jusqu'au bout et ne me confronte donc pas aux autres avis de lecteurs en publiant un billet.
Si je finis un livre en étant déçue alors que les autres lecteurs ont aimé, je me pose les mêmes questions que toi et en arrive aux mêmes conclusions : un livre, c'est un dialogue entre l'auteur et chaque lecteur, et le dialogue peut ne pas fonctionner avec un lecteur en particulier... et puis ça dépend encore de bien d'autres choses : l'humeur, le livre qu'on a lu avant...
Je constate que nous sommes d’accord et que nous avons un point commun, « vu mon âge et le nombre de livres déjà lus »…
Par contre, moi je m’obstine à terminer un bouquin entamé même quand après deux pages j’ai compris qu’il était mauvais et surtout à le chroniquer sur mon blog. Je l’ai souvent dit ici, c’est notre boulot à nous blogueurs, notre indépendance nous libère et dire qu’un roman est mauvais c’est être honnête avec l’écrivain, qu’il sache réellement ce que vaut son livre, et surtout ça permet à nos lecteurs de s’éviter des pertes de temps et d’argent… Quant à l’argument qu’on me balance à chaque fois « si tu n’aimes pas n’en dégoûte pas les autres », il ne tient pas, car inversement, quand je dis qu’un roman est bon, personne ne me critique !
ça m'arrive assez souvent et j'avoue que je ne me pose pas trop de questions, ni sur moi même, ni sur les autres lecteurs, et j'écris quand même une note, et tant pis si je suis à contre courant.
Je sais bien que parfois, c'est de ma faute, parce que je suis capable de bloquer sur un détail, une incohérence, un petit truc de rien mais qui va me faire dérailler de ma lecture. Et je peux aussi faire preuve d'une grande mauvaise foi, mais comme Katel, j'ai trop lu pour me laisser embarquer dans des louanges que je ne partage pas.
Là nous sommes entièrement d’accord !
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