Les librairies partagées
17/08/2024
J’ai lu un intéressant article dans un journal* et comme il est fort possible que vous l’ayez raté j’en ai tiré ce petit compte-rendu :
Au printemps de cette année, une librairie partagée a vu le jour à Tokyo. La librairie Honmaru est située dans le quartier de Jimbocho qui abrite de nombreuses maisons d’éditions et librairies d’occasion. L’idée en revient à Shôgo Imamura un romancier japonais, connu pour ses romans historiques et auteur de plusieurs mangas. Il est notamment auteur et scénariste de Warabe no Kami (6 tomes, 2020) et de Sengoku - Chronique d'une ère guerrière (4 tomes, 2020).
Tout ceci est bien beau mais c’est quoi une librairie partagée ? Il s’agit d’une librairie où les rayonnages sont loués à divers vendeurs, aussi bien des particuliers que des entreprises. La librairie compte 364 étagères et à titre d’exemple, sur l’une on trouve des ouvrages consacrés au sauna tandis qu’une autre ne propose que des livres avec une couverture jaune ! Particuliers et entreprises peuvent louer ces rayonnages, une femme venue du centre du pays vend des livres d’écrivains de sa préfecture uniquement afin de promouvoir des auteurs locaux, un fabricant de papier expose des ouvrages traitant de cet art etc…
Si Shôgo Imamura a eu cette idée, c’est pour tenter de combattre le déclin des librairies traditionnelles dans son pays. En mars, le Japon comptait 10918 librairies, soit 4700 de moins qu’il y a dix ans et 27,7% des communes nippones sont dépourvues de librairies. Il espère que la librairie créée avec un associé va prospérer et qu’elle pourra faire des petits à travers tout le pays.
J’espère que son projet va réussir car il est plus qu’honorable mais honnêtement je ne vois pas trop comment car il me semble trop disparate ?
*Le journal de Tokyo Mainichi Shimbum paru le 5 mai 2024 et traduit dans Courrier International n° 1763 du 14 au 21 août 2024
4 commentaires
J'entends depuis des années que les librairies ont beaucoup de mal à survivre. Il parait que nous lisons moins ou différemment. Pourtant, chaque année à la rentrée, le nombre de publications reste impressionnant (c'est un autre sujet maintes fois évoqué). On a vu naître de nombreuses initiatives pour les "sauver" (la politique du prix unique du livre en France en est une). Certaines se spécialisent (les mangas et les livres en VO semblent bien marcher), d'autres au contraire se diversifient (il y a des librairies cafés, par exemple). Il me semble avoir déjà entendu parler de ces librairies partagées dont tu parles. Je ne sais pas si cette tendance a du succès en dehors du Japon. Je ne sais pas quelle est la bonne solution. Les libraires se sont penchés sur le ebook mais uniquement téléchargeable depuis le site Internet de leurs magasins. Les amateurs de format numérique ne bénéficient donc pas de conseils. Peut-on trouver un système pour attirer ce type de lecteurs dans les librairies non virtuelles ? Avec des bornes de téléchargement, par exemple ?
Comme tu t’en doutes, je n’ai pas de réponse à cette situation !
Par contre je reste assez dubitatif sur l’ensemble du problème : il paraît que les jeunes liraient moins, mais parfois des articles de presse disent le contraire ! Je crois donc surtout que nous vivons une époque charnière (comme pour beaucoup d’autres sujets), il se vend certainement moins de livres, mais on peut désormais lire sur son smartphone ou une liseuse, comme tu le dis aussi le manga progresse régulièrement et la France est le deuxième pays du monde derrière le Japon à en lire !
Le problème des librairies va donc être comment lutter contre les bouquins virtuels au détriment du papier. Et comment la littérature va s’adapter à ces nouveaux modes de lectures ?
C’est complexe.
Une idée intéressante mais qui paraît effectivement fragile. A creuser peut-être ! J’ai tout de même du mal à imaginer un tel concept ici. A suivre !
Anne
A suivre mais moi aussi ça ne me semble pas très viable. En tout cas bonne chance à cette idée !
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