H.P. Lovecraft : Dans les montagnes du délire
21/04/2025
L’écrivain américain Howard Phillips Lovecraft (1890-1937), l’un des maîtres du fantastique et l’un des précurseurs de la science-fiction est à présent considéré comme l'un des écrivains d'horreur les plus influents du XXe siècle avec Edgar Allan Poe. « Le plus grand artisan du récit classique d'horreur du vingtième siècle » selon Stephen King. Dans les montagnes du délire est un roman court de science-fiction publié pour la première fois en 1936, considéré comme l'une des œuvres majeures de Lovecraft, mêlant science-fiction, horreur et mystère pour créer une atmosphère unique et captivante.
Après avoir vécu une expérience hallucinante et terrifiante durant son expédition en Antarctique, le professeur Dyer rédige un texte, objet de ce récit, pour supplier et dissuader une autre expédition s’apprêtant à embarquer à destination des Montagnes du Délire, craignant que des choses anciennes ne soient relâchées sur Terre.
Fin 1930 part de Boston une expédition pour atteindre le cercle polaire antarctique constituée de scientifiques, de matériel de forage et de petits avions à bord de deux baleiniers avant d’installer le camp de base près du volcan Erebus. Une première sortie découvre une chaîne de montagnes anormalement haute avec des sommets aux formes étranges en forme de cubes et des entrées de cavernes. Après avoir creusé dans les profondeurs d’une grotte souterraine, le groupe trouve les restes de créatures mi-végétales, mi-animales, complètement inconnues de la science.
Quand le contact avec ce groupe est perdu, le professeur Dyer décide de monter une expédition de secours. Ils trouvent le camp ravagé, « et il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour y reconnaître les restes d’un homme et d’un chien, disséqués de façon méticuleuse, quoique bizarrement inexperte », et six monticules de neige en forme d’étoiles, chacun contenant l’une de ces créatures.
Dyer et Danforth, un étudiant, décident d'explorer les montagnes à bord de l'un des avions et découvrent une immense cité de pierre abandonnée qui n’a rien d’humaine. L’exploration permet à Dyer de retracer l’histoire de ces « choses » en interprétant leurs horribles gravures murales. Ces êtres vinrent sur Terre pour la première fois peu après sa séparation avec la Lune, et y introduisirent la vie, construisant leur cité avec des Shoggoths, des êtres créés pour accomplir n’importe quelle tâche. Les deux explorateurs comprennent alors que les huit cadavres trouvés dans la grotte par la première équipe étaient encore vivants…
L’Antarctique, désert de glace et de neige, est un lieu idéal pour amplifier la peur et la solitude, surtout quand on est confronté à des visons hallucinantes tendant à faire perdre la raison et sa santé mentale car d’origine extra-terrestre. Le lecteur retrouve ici les grandes lignes du mythe de Cthulhu, l’univers fictif créé par Lovecraft où des entités anciennes et puissantes influencent le monde. Et pour que son récit, bien qu’abracadabrant, reste néanmoins crédible, l’écrivain nappe son délire de descriptions et d’informations scientifiques détaillées.
Un excellent roman de H.P. Lovecraft qu’on rangera aux côtés de l’Arthur Gordon Pym de Edgar Allan Poe (1838) et du Sphinx des glaces de Jules Verne (1897).
« Chacun des incidents qui émaillèrent ce vol de quatre heures et demie s’est gravé dans ma mémoire en traits de feu, car il occupe une position cruciale dans mon existence. Il marqua la perte, à l’âge de cinquante-quatre ans, de toute la paix et de tout l’équilibre que garantit à l’esprit normalement constitué sa conception habituelle de la nature extérieure et des lois qui la régissent. A partir de ce moment, nous serions confrontés tous les dix – mais l’étudiant Danforth et moi-même plus que tous les autres – à un monde hideusement démesuré d’horreurs latentes que rien ne saurait effacer de nos émotions, et dont nous aimerions mieux, s’il était possible, ne pas avoir à partager les souvenir avec le reste de l’humanité. »
H.P. Lovecraft Dans les montagnes du délire Gallimard La Pléiade - 126 pages –
Traduction par Laurent Folliot
2 commentaires
Je vois que tu poursuis avec toujours autant d'enthousiasme la lecture du volume de Lovecraft dans la pleiade!
Je vois que tu poursuis avec toujours autant d'enthousiasme la lecture du volume de Lovecraft dans la pleiade!
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