Verbatim
08/06/2025
« Mon frère qui, parce qu’il venait d’une famille de lecteurs, comme je l’ai déjà mentionné, et malgré qu’il n’en fût pas un lui-même, accordait une grande valeur à la fonction didactique de la lecture et considérait en particulier le roman comme une forme d’éducation morale dirigée, prit sur lui de me prescrire un cursus de lectures quotidiennes. »
« Chaque matin, en me débattant avec Montaigne, je percevais la grandeur de son intellect, sa vastitude, mais malgré cela, et pour être franche, j’avais un peu honte pour lui. Etait-ce qu’instinctivement, il me semblait inconvenant de faire usage de son esprit en public, de façon si publique ? Etait-ce, en dernière analyse, une chose indigne, voire obscène, que de réfléchir à voix haute, et, pire encore, de voir nos pensées nous survivre… »
Sarah Bernstein Obéissantes et Assassines
2 commentaires
On m'a toujours appris qu'on ne disait ni n'écrivait "malgré que"... mais je vois que l'autrice est québecoise, ça passe peut-être comme correct au Québec.
Tu as raison : L'Académie française recommande ainsi d'utiliser "malgré que" exclusivement avec le verbe avoir conjugué au subjonctif. "En revanche, ajoute-t-elle, encore que de nombreux écrivains aient utilisé la locution conjonctive "Malgré que" dans le sens de "Bien que", "quoique", il est recommandé d'éviter cet emploi."
C’est gentil de chercher à la dédouaner mais je n’ai pas trouvé de traces évidentes de parler québécois durant cette lecture…
Écrire un commentaire