Rachid Benzine : L’Homme qui lisait des livres
29/12/2025
Rachid Benzine, né en 1971 à Kénitra au Maroc, est un islamologue, politologue et enseignant franco-marocain. Romancier et dramaturge, Rachid Benzine est une des figures importantes de l'islam libéral francophone. Il a été nommé au Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé en 2025. L’homme qui lisait des livres est un roman paru en 20205.
Gaza. Julien Desmanges, photographe de presse, erre dans la ville en ruines, « Yeux crevés des fenêtres. Trous béants qui vous regardent sans rien voir. Tout semble hurler » quand entre deux échoppes, une devanture porte ouverte sur des milliers de livres et un vieil homme qui lit. La photo serait trop belle, Julien hésite, l’homme l’aperçoit et lui propose de faire plus ample connaissance, arguant qu’une photo ne dit rien d’un homme. Un thé, des dattes, et l’homme, Nabil Al Jaber, de lui raconter sa vie, son parcours…
Le roman est très court, dieu merci, on évite l’ennui. Il y sera question des souffrances et des humiliations subies par les exilés, de violences gratuites, de morts et des réfugiés Palestiniens. Malgré ses vingt ans de prison, Nabil consacrera sa vie à la lecture, source de réconfort à travers les textes de William Shakespeare, Victor Hugo, André Malraux, Primo Levi etc. tandis que son meilleur ami, Hafez, lui se dédiera à l’écriture.
Ce roman est une fable humaniste sur le pouvoir des mots face à la barbarie et à la mort, offrant une réflexion sur la dignité et la transmission grâce aux livres qui sont présentés comme des refuges, des témoins de l’histoire et des outils de résistance face à l’oppression et à l’oubli. Le roman est un plaidoyer pour l’équité, la compréhension et la reconnaissance de la valeur de chaque vie, en dépit des conflits et des violences.
S’il est impossible de critiquer le fond, la forme elle, ne m’a pas séduit. J’ai trouvé le roman trop naïf, ou, pour le dire plus vulgairement, trop loukoum.
« C’est à cette époque que j’ai ouvert la librairie. Je voulais m’abstraire du monde, mais sans le quitter tout à fait. Etre au seuil de la réalité. Là, devant ma librairie, à lire et relire les romans de ma vie. Vous comprenez ? J’ai décidé de ne pas ajouter de la laideur, de ne pas abîmer, d’être présent dans le silence de la lecture, d’apporter ma pierre avec mes livres. J’ai été inquiété souvent, les intégristes ne comprenaient pas pourquoi je ne faisais uniquement commerce de textes religieux. Et puis ils ont compris que j’étais un vieil homme un peu fou qu’il fallait laisser tranquille. »
Rachid Benzine L’Homme qui lisait des livres Julliard - 125 pages -
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