Tom Wolfe : Moi, Charlotte Simmons
17/10/2012
Charlotte, jeune fille d’origine modeste vivant dans un petit bled de Caroline du Nord obtient grâce à ses résultats scolaires remarquables une place à Dupont, université très cotée. Intelligente, jolie mais d’éducation très prude sa plongée dans le milieu universitaire américain va ressembler à un séjour dans Sodome et Gomorrhe. Elle pensait côtoyer des étudiants avides de connaissances perpétuellement accaparés par leurs études et les cours, en fait ici, tout le monde ne pense qu’au sexe et aux soirées alcoolisées et l’Université elle-même voue un culte grotesque aux basketteurs qui en sont les vedettes hyper-protégées, quasi débiles ne devant leur présence dans l’établissement que par leurs gros muscles et leur taille impressionnante. Etrangère à ce monde Charlotte va tenter de résister mais ses principes moraux et sa virginité ne tiendront pas longtemps face aux assauts de la débauche et de sa propre sensualité.
Un gros bouquin de 1008 pages en format poche mais qui se lit très facilement. Tom Wolfe nous livre un portrait au vitriol de l’Amérique estudiantine et de ses fils et filles à papa qui ne voient dans l’Université qu’un moyen facile de se faire des connaissances ( !) ou de passer leur temps en fêtes alcoolisées. Si le sport universitaire en prend aussi pour son grade, c’est en fait toute l’institution qui trinque sous la plume acérée de l’auteur. Le livre des illusions perdues. Excellent.
« Bon, admettons que ça soit totalement ça, les études : quatre ans pendant lesquels tu peux tout faire, tout essayer, sans qu’il y ait de … conséquences ? Pas de trace, pas de dossier, pas de blâme. Des trucs que si tu avais risqué ça avant, tes parents se seraient arraché les cheveux et t’auraient traitée comme une fille perdue ? »
Les commentaires sont fermés.