Jean-Marie Gourio : Brèves de comptoir L’anniversaire
01/11/2012
Jean-Marie Gourio est un auteur et scénariste français né en 1956. Son parcours passe par le journal Charlie Hebdo et diverses collaborations dans l’audio-visuel avec des gens comme Luis Rego, Les Nuls ou Jean-Yves Lafesse. Auteur de plusieurs romans, son succès le plus éclatant reste Les Brèves de comptoir qui seront adaptées pour le théâtre par Jean-Michel Ribes.
Les Brèves de comptoir sont une série de recueils dont la première mouture remonte à 1987 et cet ouvrage L’Anniversaire, comme l’indique son nom est paru en 2007 pour fêter les vingt ans de cet indéniable succès, sorte de compilation des meilleures phrases et réflexions.
On connaît le principe de l’ouvrage original, l’auteur qui fréquente assidûment les troquets et bistros s’est d’abord amusé d’entendre les réparties échangées entre habitués des lieux avant d’avoir l’idée de les collecter pour en faire un bouquin. Une collection d’aphorismes dignes d’être sortis de dialogues écrits par un Michel Audiard mais en fait, issus des sorties à l’emporte-pièce d’anonymes ayant néanmoins un point commun, avoir le coude leste et la langue bien pendue.
Que dire de plus d’un tel ouvrage sinon qu’entre les sourires et l’effarement devant tant de saillies, d’énormes éclats de rire vont vous dilater la rate. On voudrait toutes les retenir pour pouvoir les glisser dans la conversation et déclencher des rires autour de soi. Il y a des brèves pour tous les moments de la vie et toutes les situations. En citer une, c’est en oublier cent plus drôles encore. Ce florilège est un sortilège qui vous envoûtera et même les plus pisse-froid n’y résisteront pas.
Ecrit en langage parlé évidemment, des phrases d’une ligne ou deux, sans queue ni tête. Certaines sont vulgaires et d’autres flirtent avec le racisme, toutes reflètent la mentalité des classes populaires mais ne sont pas exemptes d’accents de vérité ou de logique sous le vernis pinardier des propos de bistro.
Le seul conseil que je puisse vous donner serait de ne jamais ranger ce livre dans votre bibliothèque, au contraire, laissez-le traîner sur une table de façon à pouvoir y piocher chaque jour votre dose de vitamines du bonheur. Buvez avec modération mais lisez-le avec exagération.
« Faut pas trop parler le matin, sinon l’après-midi on sait pas quoi dire. C’est pas moi qui vais gueuler contre les publicités dans les boîtes aux lettres, c’est les seuls qui m’écrivent. Quand ça sonne, je n’ouvre pas, comme ça, si c’est un étrangleur, il va étrangler ailleurs. Plus tu vis longtemps et moins ça te fera de temps à être mort. On critique que c’est l’argent qui dirige le monde mais dans les petits villages c’est pas mieux. On vend des armes à tout le monde, alors pourquoi tout le monde nous vendrait pas de la drogue ? »
Jean-Marie Gourio Brèves de comptoir, L’anniversaire Pocket
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