Jules Verne et Le Crotoy
25/11/2012
J’étais au Crotoy il y a trois ans et en visitant la petite ville, je suis tombé sur la maison de Jules Verne – « La Solitude » - tout près du port.
C’est en 1865 que Jules Verne découvre Le Crotoy, alors port de pêche, durant un séjour de trois mois avec sa famille. Subjugué par l’endroit, en témoignent ses lettres à son éditeur Hetzel et ses parents, Jules Verne y loue une villa dès l’année suivante mais ne s’y installera définitivement qu’en 1869, pour des raisons autant financières (c’est moins cher qu’à Paris) que pratiques. Il insistera souvent sur les conditions de travail parfaites qu’il trouve ici, « Il faut vous dire que j’y travaille mieux qu’à Paris » écrit-il à son éditeur.
Dans son ouvrage rédigé à cette époque, Géographie illustrée de la France et de ses colonies, l’écrivain décrit la ville comme « un charmant petit port de mer, situé sur une presqu’île avancée de la baie de Somme, qui a conservé quelques restes de son enceinte fortifiée, et les ruines du château où Jeanne d’Arc fut enfermée par les Anglais en 1431. »
De plus, l’écrivain est un dingue de la mer. Ce qui se confirmera lorsqu’il achètera en 1867, un caboteur nommé le Saint-Michel, du type de ceux utilisés par les pêcheurs du coin. Après des aménagements intérieurs, construction de couchettes et modification du gréement, Jules Verne se lance dans la découverte de la baie à la barre de son navire, vêtu d’une grosse vareuse.
C’est ici, au Crotoy, que l’écrivain aura l’idée de son fabuleux roman Vingt Milles Lieues sous les mers et il l’écrira, dans sa villa, sur son bateau ou sur la plage. Enthousiaste, il écrit à Hetzel « Ah ! Mon cher ami, quel livre si je l’ai réussi ! Que j’ai trouvé de bonnes choses en mer en navigant sur le Saint-Michel ! »
Durant la guerre de 1870 Jules Verne est mobilisé comme garde national au Crotoy puisque il s’agit de son domicile légal. Puis, après la Commune de Paris, il quitte Le Crotoy pour emménager à Amiens, où il sera élu au conseil municipal et mourra en 1905, mais il conserve son Saint-Michel amarré au Crotoy avec lequel il continuera à naviguer tous les étés jusqu’en 1875. Après, il remplacera successivement son bateau par deux autres plus gros qui l’obligeront à les amarrer au Tréport qui peut accepter de plus importants tonnages.
On notera que dans L’île mystérieuse, des descriptions correspondent à la côte picarde et à la baie de Somme ; un bel hommage à ce Crotoy qui l’avait accueilli et où il passa de bons moments.
Sources : Balade dans la Somme sur les pas des écrivains aux Editions Alexandrines – Photo : Le Bouquineur
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