Sylvain Tesson : Une vie à coucher dehors
30/05/2013
Sylvain Tesson né en 1972 est écrivain et voyageur, fils du journaliste Philippe Tesson. Géographe de formation, il voyage la plupart du temps par ses propres moyens, c'est-à-dire sans le soutien de la technique moderne, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition. Il a obtenu le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors.
Recueil de quinze textes qui nous emportent aux quatre coins du monde et souvent dans ceux où le touriste ne s’égare pas mais qu’un éternel voyageur comme Sylvain Tesson connaît très bien. De la Patagonie à l’Afghanistan en passant par la Géorgie, l’écrivain nous entraîne dans les pas d’un démineur, de femmes en révolte, d’un gardien de phare ou de pilleurs d’épaves.
Comme le dit l’auteur au dos du livre pour en résumer la tonalité sombre, « les héros de ces quinze nouvelles ne devraient jamais oublier que les lois du destin et les forces de la nature sont plus puissantes que les désirs et les espérances. Rien ne sert à l’homme de trop s’agiter dans la toile de l’existence, car la vie, même quand elle ne commence pas très bien, finit toujours mal. »
Tous les textes sont dépaysant, cultivés et riches en vocabulaire précis, basés sur des faits historiques ou des réalités sociales qui maintiennent le lecteur dans la contemporanéité tout en fouettant son imagination. Enfin, autre atout donnant une grande force à ces nouvelles, leur chute est toujours superbe car dramatique. Par contre, mais cela n’a strictement aucune importance, reconnaissons que Tesson ne s’est pas foulé pour trouver des titres à ses nouvelles « Les porcs », « La statuette », « La chance », « Le courrier » …
Un excellent petit bouquin dont je conseille la lecture.
« Ils étaient venus à bout du premier litre. La vodka ne fait jamais mal lorsqu’on la boit à deux. Le principe du toast a été inventé par les Russes pour se passer de la psychanalyse. Au premier verre, on se met en train ; au second, on parle sincèrement ; au troisième, on vide son sac et, ensuite, on montre l’envers de son âme, on ouvre la bonde de son cœur, et tout – rancœurs enfouies, secrets fossilisés et grandeurs contenues – finit par se dissoudre ou se révéler dans le bain éthylique. »
Sylvain Tesson Une vie à coucher dehors Folio
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