William G. Tapply : Dark Tiger
15/06/2013
William G. Tapply (1940-2009) est l’auteur d’une vingtaine de romans policiers et il collaborait régulièrement à des magazines de pêche américains. Il est décédé en juillet 2009 d’une leucémie, peu de temps avant la parution aux Etats-Unis de Dark Tiger, troisième et dernier volume par la force des choses, après Dérive sanglante et Casco Bay, des enquêtes de Stoney Calhoun.
Il y a sept ans, Stoney Calhoun s’est réveillé dans un hôpital de vétérans, privé de mémoire et de passé mais doté de talents inattendus, comme savoir parler Français, réparer un moteur de hors-bord, effectuer un tir en suspension au basket etc. Depuis, il s’efforce de mener une vie normale, partagée entre la boutique de pêche qu’il possède avec son amie Kate Balaban, son épagneul de chien Ralph, et sa cabane perdue dans les bois. Lorsque l’Homme au Costume, qui vient régulièrement s’assurer qu’il n’a pas retrouvé la mémoire, commence à mettre en danger sa nouvelle existence par un chantage éhonté, Calhoun est contraint d’enquêter sur le meurtre d’un agent gouvernemental retrouvé mort au nord de l’État. Il doit alors prendre la place d’un guide de pêche à Loon Lake Lodge, un luxueux hôtel situé en plein cœur des espaces sauvages du Maine. A peine arrivé dans ce qui ressemble à un paradis, un nouveau meurtre en fait un enfer.
Je crois qu’il faut faire une mise au point, au vu de la légende que je vois naître ici ou là à propos de l’écrivain. William G. Tapply n’est pas un grand auteur de polars, ses intrigues ne sont pas mirobolantes et loin d’être haletantes, c’est flagrant dans ce Dark Tiger, d’ailleurs l’enquête à proprement dite ne commence qu’après une centaine de pages, au tiers du roman.
Par contre c’est un bon écrivain et j’adore lire ses bouquins, difficile de dire pourquoi mais peut-être est-ce tout simplement à cause de ce qu’on nomme le talent ? Une chose est certaine, si vous ouvrez l’un de ses trois romans, vous ne pourrez pas ne pas avoir une grosse affection pour ce Stoney Calhoun et son amie Kate, sans oublier le chien ! Et cette empathie pour le trio, est le point fort que sait parfaitement gérer l’auteur. Ajoutez-y des décors somptueux de rivières et forêts loin des hommes sans oublier une dose de mystère avec le passé secret de Calhoun qui se révèle petit à petit et vous vous retrouvez fan de William G. Tapply en moins de temps qu’il n’en faut pour lire ses romans.
Oui, il faut lire William G. Tapply, mais au moins que ce soit pour de bonnes raisons, ne serait-ce que pour lui rendre ce dernier hommage.
« La façon la plus simple de comprendre, se dit-il, c’était de ne même pas s’embêter à essayer, de reconnaître ce fait évident que les femmes étaient différentes des hommes et de garder à l’esprit que lui, Stonewall Jackson Calhoun, ne les comprenait pas et qu’il fallait simplement l’accepter. Les femmes ne pensaient pas de la même façon que les hommes, elles n’avaient pas les mêmes émotions que les hommes, elles ne se comportaient pas comme les hommes. Et elles n’aimaient pas de la même façon que les hommes non plus. »
William G. Tapply Dark Tiger Gallmeister
Traduit de l’américain par François Happe
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