James Sallis : Driven
26/10/2013
James Sallis est un romancier américain né en 1944 à Helena, en Arkansas. Avant de s'intéresser au roman noir et policier, James Sallis commence par écrire de la poésie et voyage à travers les États-Unis. Il est tour à tour poète, éditeur d'un magazine de science-fiction, guitariste, kiné, critique littéraire, professeur de création littéraire. Il traduit en anglais plusieurs auteurs comme Blaise Cendrars, Pablo Neruda, Jacques Dupin ou Raymond Queneau. James Sallis débute dans le roman noir avec une série de romans consacrés à Lew Griffin (Ancien détective privé et agent de recouvrement) et il est également le créateur de la série consacré à John Turner (Ancien de la guerre du Viêt Nam, ex-flic et ex-détenu).
Son roman Driven qui vient tout juste de paraître, reprend le personnage du Chauffeur, héros du précédent Drive adapté au cinéma en 2011 avec Ryan Gosling dans le rôle titre.
Le Chauffeur, ancien cascadeur puis propriétaire d’une boîte restaurant les voitures anciennes s'est retiré à Phoenix où il espère vivre incognito. Victime d'une agression, son amie est assassinée et il doit se rendre à l’évidence, « on » a retrouvé sa trace et nulle part il ne pourra se cacher. Des hommes le suivent deux par deux et veulent sa peau, il leur règle leur compte, un par un et remonte à la source de ses ennuis.
Je ne vais pas finasser, ce roman n’a absolument aucun intérêt ! Un vide abyssal. L’intrigue, si je peux employer ce terme, n’existe pas, et le dénouement est à la hauteur de ce néant. Un scénario digne d’un écrivain amateur, ponctué de réflexions existentielles sensées donner du sens mais qui sonnent creux. L’écriture particulièrement plate ne risque pas de sauver l’affaire. On s’ennuie du début à la fin, mais pour être entièrement juste, j’avoue qu’il a une qualité et une seule, il est extrêmement court.
« Il s’était arrêté après avoir fait demi-tour assez loin du carambolage et observait à présent la scène retourné sur son siège, comme s’il n’avait rien à voir dans tout ça, comme un badaud qui débarquait. Il y aurait des blessés. Et il y aurait des flics. Des flics, des caméras et des questions. Le Chauffeur ferma les paupières pour mieux se concentrer sur son rythme cardiaque et son souffle, inhala lentement une longue bouffée d’air. Une respiration de combat, en trois temps, cinq secondes chaque : inspirer, bloquer, expirer. Au moment où il rouvrait les yeux, un monospace noir se gara derrière lui. Un passager en descendit, lui montra ses mains ouvertes, s’approcha en grossissant progressivement dans le rétroviseur. Un costume gris, la trentaine, des cheveux courts, une démarche et un port qui évoquaient un militaire, un athlète ou les deux. Le Chauffeur abaissa sa vitre. L’homme s’arrêta à distance. « Vous avez le bonjour de M. Beil. » »
James Sallis Driven Rivages/Noir
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hubert Tézenas
4 commentaires
monsieur,Je viens de terminer "Driven" à l'instant et je m'enquiers de quelques échos sur le net concernant ce bouquin et je tombe sur vos mots...Vous n'aviez jamais lu de James Sallis avant ou sûrement pas "Drive" sinon vous comprendriez la misère de vos attaques, ce n'est pas possible!Vous auriez vu les avancées dans la connaissance de la personnalité du Chauffeur,vous auriez compris l'intrigue,vous auriez constaté la dérive dans l'écriture de Sallis entre les deux romans,l'un écrit avant le film et Ryan Gosling et l'autre après le succès cinématographique.Vous avez le droit de ne pas aimer,Sallis est génial mais très particulier,mais vous n'avez pas le droit de dire qu'il n'a aucun intérêt...vous,vous n'y avez vu aucun intérêt mais moi j'ai beaucoup,beaucoup aimé.Bonne continuation.
Jusqu’à preuve du contraire, j’écris ce que je veux ! Que vous ne soyez pas d’accord, soit, c’est votre droit. Que le bouquin vous plaise, tant mieux pour vous. Que vous le fassiez savoir en commentaire de mon billet, parfait, ça donne un autre éclairage aux lecteurs de ce blog. Je vais même vous faire plaisir, dans le supplément littéraire du Monde daté du 8 novembre, leur critique du livre se termine par « Magnifique ». Mais je maintiens ce que j’ai écrit, ce bouquin n’a pour moi absolument aucun intérêt quelque soit le bout par lequel on l’aborde.
Rebonjour Le Bouquineur, au moins, cela a le mérite d'être clair. Vu et bien apprécié le film mais pas lu le roman (qui est d'ailleurs dans ma PAL, il va y rester un peu moment). Bonne après-midi.
Comme il est très court, vous pouvez en lire quelques pages chez votre libraire favori et vous faire une petite idée sur sa qualité…..
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