Astérix à la BnF !
08/11/2013
Même si Astérix n’est pas mon héros de BD préféré, il a un avantage sur beaucoup d’autres, je l’ai vu naître ! Donc, son parcours et son évolution me sont familiers. L’occasion de me rendre à l’exposition que lui consacre la Bibliothèque nationale de France était double, me replonger dans mes souvenirs d’enfance et profiter des documents exceptionnels offerts à la vue du public.
Disons le d’emblée, l’exposition est remarquable à tous points de vue, sur la forme comme sur le fond. Le parcours appréhende tous les aspects du « phénomène » Astérix. L’enfance de ses deux géniteurs René Goscinny (scénario) et Albert Uderzo (dessin) aboutissant à leur rencontre en 1951 et l’opportunité de travailler ensemble qui explosera avec la sortie du premier numéro d’un nouvel hebdomadaire pour la jeunesse, Pilote, le 29 octobre 1959, dont je serai immédiatement lecteur. Visionnaire, Goscinny avait immédiatement prévenu Uderzo qu’il faudrait que Babaorum, le fameux petit village, soit près de la mer « pour permettre à nos héros de voyager ».
Le visiteur est ensuite plongé dans l’univers graphique de nos Gaulois avant d’en avoir une vue plus commerciale au travers du merchandising associé et aux déclinaisons publicitaires. L’exposition tente aussi de nous faire comprendre les raisons du succès de la BD, que ce soit grâce à son humour, son langage (ses jeux de mots, « Il ne faut jamais parler sèchement à un Numide ») ou bien encore aux valeurs qu’elle représente (la résistance et la liberté démocratique face à une intégration culturelle forcée). Enfin, une reconstitution des lieux où travaillaient les auteurs, bureau et machine à écrire de Goscinny et table de dessin d’Uderzo, nous donne l’impression d’approcher au plus près les deux maîtres.
Si tout est particulièrement intéressant, on se régalera surtout des nombreuses planches originales accrochées aux murs, encre de Chine sur crayon, tirées d’Astérix le Gaulois (1959), Astérix chez les Belges (1977), Obélix et Compagnie (1976) et autre Le Domaine des Dieux (1971)… Dans le registre des documents originaux, des tapuscrits de René Goscinny (Astérix chez les Helvètes 1970) où la situation est indiquée sur la gauche de la page, tandis qu’à droite et en regard est noté le dialogue ou le contenu du phylactère. On peut également consulter des notes manuscrites préparatoires pour Astérix aux Jeux Olympiques (1968).
J’ai dit que la forme était aussi très réussie. En dehors des accrochages et des vitrines, une présentation astucieuse grâce à de petites niches dans les murs avec portes coulissantes obligeant le visiteur à participer pour découvrir des informations cachées, et bien sûr tout l’arsenal moderne audiovisuel d’écrans tactiles et casques d’écoute.
Une exposition très complète et riche en documents originaux, à voir bien évidemment.
Astérix à la BnF ! : Bibliothèque nationale de France sur le site François Mitterrand quai François Mauriac Paris XIII – du 16 octobre 2013 au 19 janvier 2014 –
René Goscinny est décédé en 1977 et Albert Uderzo (86 ans) vient de passer la main. Le 35ème album de la série, Astérix chez les Pictes, vient de sortir le 24 octobre. Il a été réalisé par Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin). Une nouvelle page se tourne… par Toutatis !
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