Basile Szymanski : Saint-John d’Orange
09/12/2013
Basile Szymanski est né en 1988. Après plusieurs séjours en Cisjordanie et en Italie, il vit et travaille actuellement à Paris. Ecrivain et musicien, il commence par faire paraître des textes sur Internet avant que son premier ouvrage Saint-John d’Orange, ne soit publié par une maison d’édition.
L’auteur m’a adressé son bouquin gracieusement, qu’il en soit remercié comme le veut la formule consacrée. Pour autant, après l’avoir lu, je me suis retrouvé devant un dilemme. Devais-je en faire état ici ou bien l’ignorer ? Parce qu’en vérité, je n’ai rien compris au récit ! J’ai écouté son interview sur You Tube, ce qu’il dit de son livre semble très intéressant à l’oral mais à l’écrit je n’ai rien retrouvé de ses dires. L’histoire est quasi incompréhensible et le fond n’est franchement pas évident non plus. L’écriture n’a rien de remarquable, il s’agirait plutôt d’une succession d’images. Ajoutons un découpage, chapitres et sous-chapitres, bien trop détaillé et qui n’apporte pas grand-chose pour un texte aussi court et vous voilà bien, quand la dernière page s’achève. Et pourtant.
Et pourtant, j’ai néanmoins décidé d’en parler. Parce que l’écrivain me paraît sympathique, bien que je ne le connaisse absolument pas ? Parce qu’au fond – vraiment au fond - de ce texte illisible pour moi, je pressens qu’il y a quelque chose qui pourrait germer et finalement éclore ? A moins que l’approche des fêtes de fin d’année ne tempèrent ma sévérité habituelle ? On ne le saura jamais.
Une chose est sûre, ce bouquin ne s’adresse pas à tous les publics ! J’imagine que l’auteur en est conscient et même l’éditeur est à court de mots pour vanter sa marchandise, s’en tirant par une pirouette qui ne mange pas de pain : « Ce récit poétique aux allures de conte universel relate les songes, les doutes et les paradoxes de Saint-John d'Orange, un saint contemporain. On avance dans cette histoire sans jamais pouvoir prédire ce qui va arriver, au gré de la fantaisie du style et de la noirceur de l'humour. » Les lecteurs aguerris apprécieront la litote « récit poétique »… Alors, texte écrit sous l’influence de substances illicites, plume poétique ou esprit lunaire, le mystère reste entier.
« Saint-John d’Orange rentra seul dans son appartement et s’accouda au bar qui se trouvait sur le toit, dominant toute l’agglomération de Nemrod. Il pleura de longues larmes vertes qui traversèrent les nuages de pollution et parvinrent jusqu’aux hommes. La moitié de la ville tomba malade. À 21 ans, il avait l’impression de ne pas se trouver parmi les hommes ; à 24 ans il se rendit compte qu’il ne faisait que supporter le monde, les êtres, les choses et le temps ; à 27 ans, Saint-John d’Orange découvrit que lui aussi contenait de la violence et qu’il n’allait pas tarder à imploser. Il cessa tout d’un coup d’être compréhensif : il distribuait environ 30 gifles par jour et un peu plus lorsqu’il prenait son aéronef aux heures où le trafic était dense sur le périphérique aérien de Babylone. Il avoua au monde entier qu’il aimait se curer le nez lorsqu’il était seul. Et Dieu sait s’il était souvent seul. Il se rendit dans toutes les discothèques du détroit et écrivit « VÉRITÉ » sur chaque urinoir, aux toilettes, pour que les gens pissent enfin sur la Vérité. »
Basile Szymanski Saint-John d’Orange Editions L'Harmattan
Ci-dessous son interview pour en savoir un peu plus sur les motivations de l'auteur :
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