Markus Zusak : Le Messager
23/03/2014
Markus Zusak, né en 1975 à Sydney, est un écrivain australien de romans pour jeunes adultes. Il a notamment écrit La Voleuse de livres, bestseller en 2007, dont l’adaptation cinématographique sortira prochainement sur les écrans français. Il est le plus jeune des quatre enfants d'un père autrichien et d'une mère allemande. Il vit actuellement à Sydney avec sa femme et sa fille et y enseigne l'anglais à l'université. Son roman, Le Messager, vient de paraître.
« Ed Kennedy, dix-neuf ans, chauffeur de taxi, a peu de raison d'être fier de sa vie : son père est mort d'alcoolisme, il est désespérément amoureux de sa meilleure amie, Audrey, et il partage un appartement délabré avec le Portier, son chien, fidèle mais odorant. Il n'a pas grand-chose d'autre à faire que conduire son taxi, jouer aux cartes et boire avec ses amis aussi perdus que lui. Un jour, il découvre un mystérieux message dans sa boîte aux lettres : un as de carreau où sont inscrites trois adresses. Que signifie cette carte ? Que va-t-il trouver à ces adresses ? »
Le roman débute par une scène de hold-up absolument délirante d’humour et s’il restera toujours sur un ton léger ou drôle avec ses dialogues entre Ed et son chien par exemple, il évoluera vers un suspense teinté de mystère tout en distillant une émotion quasi mystique. Il y a quelque chose d’angélique dans le récit, avec son héros qui se voit forcé de faire le bien d’inconnus, parfois violement, parfois d’un geste simple. Certaines scènes sont réellement émouvantes, je pense à Milla cette vieille femme qui vit dans le souvenir de son mari décédé ou bien Sophie la jeune fille qui court pieds nus.
Le livre est très plaisant à lire, le style est enlevé et vous réserve un bon moment de lecture, même s’il s’agit d’un roman qui s’adresse plus aux jeunes adultes qu’aux vieux lecteurs revenus de presque tout…
Le monde de l’édition anglo-saxon toujours à la recherche de nouveaux créneaux, a inventé une nouvelle catégorie de romans, les « feel good books », les livres qui font du bien. Je ne sais pas si Le Messager s’inscrit officiellement dans cette veine, mais il ne doit pas en être bien loin. Sans jeu de mots, il s’agit d’un roman à message, inculquant avec optimisme que chacun de nous a la possibilité de se dépasser dans la vie, il suffit d’oser, que faire le bonheur des autres tient souvent à peu de choses et que tel un boomerang – nous sommes en Australie – il nous en reviendra quelque chose.
« Si on est nul en maths, les gens s’en fichent. Il y en a même qui s’en vantent. Ils diront partout : « Ouais, j’ai rien contre les sciences et l’anglais, mais je suis une brèle en maths. » Et les autres rigolent et disent : « Ouais, moi aussi. J’ai rien pigé à ces conneries de logarithmes. » On devrait pouvoir parler du sexe comme ça, aussi. On devrait pouvoir déclarer avec fierté : « Ouais, j’ai rien pigé à ces conneries d’orgasmes, j’te le dis. Tout le reste ça va, mais ce truc-là, je capte rien. » Personne ne le dit, pourtant. On ne peut pas. En particulier les hommes. Nous autres, on croit qu’on est obligés d’être bons au lit. Je suis donc venu vous dire que je ne le suis pas. Je pense sincèrement, aussi, que ma technique du baiser laisse beaucoup à désirer. L’une des copines dont j’ai parlé a essayé de m’apprendre, une fois, mais je crois qu’elle a fini par laisser tomber. Mon jeu de langue est particulièrement mauvais, j’ai l’impression, mais qu’est-ce que j’y peux ? Ce n’est que du sexe. C’est ce que je me dis, en tout cas. Je mens beaucoup. »
Markus Zusak Le Messager Kero - 340 pages -
Traduit de l’anglais par Emmanuel Pailler
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