Claude Simon : Le Tramway
23/05/2014
Claude Simon est un écrivain français, né en 1913 à Tananarive (Madagascar) et mort en 2005 à Paris. Prix Nobel de littérature en 1985, il s'est également intéressé à la peinture et à la photographie. Le Tramway est paru en 2001.
« Un tramway relie une ville de province, [Perpignan qui n’est jamais citée où l’écrivain passa une partie de sa jeunesse], à la plage voisine, distante d'une quinzaine de kilomètres. Aux heures matinales, il fait accessoirement office de ramassage scolaire. Ses allées et venues d'un terminus à l'autre entre les ondulations des vignes ponctuent le cours des vies, avec leurs menus ou cruels événements. Les lieux où se déroule l'action sont principalement le bord de mer, une maison de campagne, la ville qui peu à peu se modernise, un court de tennis. Dans sa fragilité, la vie s'acharne par ailleurs à poursuivre son cours à travers les dédales des couloirs et des pavillons d'un hôpital, et d'infimes coïncidences amènent parfois les deux trajets à se confondre. »
Je ne vais pas faire l’innocent et m’étonner de cet étrange ouvrage. L’écrivain est assez connu pour que j’en aie une idée depuis bien longtemps, raison pour laquelle d’ailleurs, je n’avais jamais ouvert l’un de ses romans. Néanmoins, seule la confrontation avec son texte pouvait me permettre d’en tirer un avis certain. A lire ces propos liminaires, vous devinez déjà ce que je pense de ce roman, j’ai détesté, ou disons le autrement, je ne suis pas du tout amateur de cette littérature.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, semble être la devise de l’écrivain dont l’œuvre est assimilée au Nouveau Roman. Ce qui tue un lecteur lambda, dans mon genre, c’est le style adopté, de longues phrases interminables (exemple : celle qui commence p.64 et se termine P.67), ponctuées de multiples parenthèses y incluant des digressions ou apartés qui rallongent le texte à n’en plus finir. Certains y verront un style proustien, mais dans le sens où l’emploient péjorativement ceux qui n’aiment pas cet écrivain (ce qui n’est pas mon cas), pour dire que ça tire à la ligne et qu’on s’ennuie à mourir.
Il arrive que l’écrivain s’exempte de ponctuation ou de majuscule aux mots commençant une phrase. Je ne goûte pas du tout ce genre de procédés, casser les règles d’écriture ou de syntaxe pourquoi pas, si cela apporte un plus ; mais là, je n’en vois pas l’intérêt. Résultat, on peine à comprendre ce qu’on lit, obligé pour ainsi dire d’ânonner comme un gamin pour déchiffrer le texte. Toutes ces afféteries de style n’ont pour résultat que de gommer toute émotion. Je savais que Claude Simon n’était pas un écrivain pour moi, j’en ai la certitude désormais. Seul point positif, le roman est très court et toutes les bibliothèques municipales ont cet auteur à leur catalogue, chacun peut donc facilement s’en faire sa propre opinion à moindre frais.
« J’ai prié l’infirmière qui m’apportait mon déjeuner d’être assez gentille pour bien vouloir m’ouvrir le sachet de cacahuètes qui s’y trouvait, pareil à ceux offerts sur ces plateaux-repas que l’on sert dans les avions et dont je n’ai jamais pu réussir à ouvrir l’enveloppe de plastique, sur quoi, s’en saisissant et la déchirant avec habileté (c’était la même – appartenant au service ancillaire, qui m’avait lancé avec un mépris vengeur que lorsqu’on avait tenté d’installer des bidets dans les toilettes, les malades t avaient aussitôt fait « caca »), elle m’a demandé avec condescendance si je n’avais jamais voyagé ? – à quoi et ne voulant pas la vexer j’ai répondu : Si, tout de même : un peu… »
Claude Simon Le Tramway Les Editions de Minuit - 141 pages -
2 commentaires
Je me trouve donc en bonne compagnie, malgré plusieurs essais décidément je suis incapable de prendre du plaisir à la lecture de Claude Simon
Je ne pense pas que nous soyons seuls, tous les deux, dans ce cas. Et ce n’est pas le prix Nobel inscrit à son CV qui m’impressionne pour donner mon avis. Néanmoins, vous noterez que j’ai modéré mes propos et que je ne l’ai pas inscrit dans ma liste « A éviter ! » ; je m’étonne moi-même d’une telle mansuétude…
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