John Connolly : L’Empreinte des amants
02/09/2015
John Connolly, né en 1968 à Dublin, est un écrivain irlandais. Après avoir obtenu un Baccalauréat en arts d'anglais au Trinity College de Dublin et une Maîtrise en arts de journalisme à l'Université de Dublin, il travaille pendant cinq ans comme journaliste pigiste pour le Irish Times après avoir aussi exercé différents métiers comme barman, fonctionnaire du gouvernement local, serveur et coursier au grand magasin Harrods à Londres. Devenu écrivain à plein temps, spécialisé dans le roman policier, il est surtout connu pour sa série de romans (quinze à ce jour) mettant en vedette le détective privé Charlie Parker comme dans celui-ci, L’Empreinte des amants, paru en 2009.
Charlie Parker, ex-flic, a perdu sa licence de détective et son permis de port d’arme. Contraint à l’inactivité - il bosse temporairement comme barman dans un rade de Portland - il va tenter de démêler un mystère familial, tragique et inexpliqué, connaître la raison pour laquelle son père policier, quand il n’avait lui-même que quinze ans, s’est suicidé après avoir abattu un couple d'adolescents dans une voiture. De retour à New York, notre héros va mener son enquête en interrogeant les anciens amis de son père, aujourd’hui vieux flics à la retraite.
A vouloir relever les coins du tapis sous lequel est enfoui son passé, Parker va réveiller des démons de toutes sortes. Ceux bien réels qui le hantent en permanence, l’assassinat de sa femme et de sa fille, sa séparation d’avec la seconde, et d’autres beaucoup plus dangereux, qui le pistent depuis toujours et cherchent à le tuer.
Un scénario qui ressemble à beaucoup d’autres au premier abord mais John Connolly a réussi à se trouver un créneau original, mais risqué, écrire des romans hybrides comme celui-ci, commençant comme un polar classique puis virant lentement vers le thriller dans lequel est instillé une dose de surnaturel ou de fantastique. C’est là que j’imagine, se dresse la frontière entre ceux qui aiment ses romans et les autres.
Pour être franc, ce bouquin ne m’a pas emballé outre mesure même si je l’ai trouvé très plaisant à lire (imaginez, des crimes commis à plusieurs années d’écart avec des victimes marquées d’un symbole issu d’une langue oubliée… alléchant, non ?) et que j’avais hâte d’en connaitre la fin. L’action n’est pas réellement rapide, l’écriture lorgne vers les grands maîtres du polar d’hier, les rituels du genre sont respectés, le détective déchu temporairement, un sac à dos plein à craquer de malheurs passés, des potes pas jojos mais efficaces quand on a besoin d’eux… Je reconnais néanmoins que Connolly est habile, l’intrusion du fantastique se fait lentement et le lecteur peut même penser (à tort) durant un certain laps de temps que ce n’est qu’une combine de l’écrivain, un faux-semblant qui s’éclairera logiquement in fine.
Il y a très longtemps, j’avais lu de l’écrivain, Le Pouvoir des ténèbres (2003) et L’Ange noir (2006), dont me semble-t-il, j’avais gardé une meilleure impression que de ce roman, tout à fait acceptable néanmoins.
« Malgré ce que Durand pensait peut-être, je n’avais pas choisi à la légère de fouiller dans mon passé et de m’interroger sur les circonstances de la mort de mon père. Un individu abject du nom de Kushiel, plus connu sous son pseudonyme, « le Collectionneur », m’avait révélé que ma famille avait des secrets, que mon groupe sanguin ne correspondait pas à celui de mes géniteurs présumés. Pendant un certain temps, je m’étais efforcé d’occulter ce qu’il m’avait dit. Je ne voulais pas y croire. Je pense même que j’avais accepté ce boulot au Great Lost Bear comme une sorte d’échappatoire. J’avais remplacé mes obligations envers mes clients par des obligations envers Dave Evans, l’un des patrons du Bear, l’homme qui m’avait offert ce travail. Mais, au retour de l’hiver, j’avais pris une décision. »
John Connolly L’Empreinte des amants Presses de la Cité – 345 pages –
Traduit de l’anglais (Irlande) par Jacques Martinache
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