Christa Faust : Money Shot
12/06/2016
Christa Faust est née en 1969 et a grandi à New-York. Elle a travaillé dans les peep-show de Times Square et dans l’industrie du porno, des deux côtés de la caméra, pendant dix ans. Elle a également écrit et réalisé la série Dita in Distress sur la reine du burlesque Dita Von Teese. Elle est l’auteur de onze romans et vit aujourd’hui à Los Angeles. Money Shot qui date de 2008, vient d’être traduit chez nous.
Gina Moretti la narratrice, ex-actrice de X, dirige une agence de filles bossant dans le porno, à Los Angeles. Répondant à l’appel pressant d’un vieil ami dans le pétrin, Gina se prépare à rempiler en tournant quelques séquences olé-olé quand elle est agressée et enfermée dans un coffre de voiture.
Franchement, le bouquin commençait bien. Ca ne sentait pas le chef-d’œuvre mais, bien calé dans mon fauteuil, j’étais optimiste. Comme vous le pressentez ça n’a pas duré. Une intrigue sans grand intérêt, où il sera question d’un réseau d’esclavage sexuel avec des méchants d’origine roumaine, un allié baraqué mais taiseux et très respectueux de l’ancienne dévergondée ; nous croiseront des filles à fortes poitrines et des mecs bien membrés et bien sûr il y a quelques cadavres. Bof !
Je l’ai dit, au début j’étais plutôt conciliant, fermant les yeux sur les incohérences et invraisemblances du scénario poids plume, mais bon, faut pas exagérer non plus. Si encore on apprenait quelque chose sur l’industrie du sexe au cinéma, même pas. En fait, ce qui m’a le plus déçu dans tout cela, ce n’est pas tant que le roman ne soit pas bien bon, mais je me suis senti trahi par l’éditeur. Car c’est la première fois que je lis un bouquin édité par Gallmeister d’un si faible niveau. Et j’en ai lu un paquet de leurs différents catalogues ! On ne peut se fier à personne de nos jours.
Je dois quand même ajouter un point positif. Il y a quelque chose de sympathique dans l’écriture, un rythme rapide, un humour pas désagréable, bref un ton que je ne puis qu’encourager mais qui devra en passer par des scénarios mieux torchés si je dois me replonger dans un livre de Christa Faust.
« Personnellement, je n’ai jamais compris ce qui attirait les gens dans ces endroits. L’Eye Candy était une machine bien huilée, qui n’existait, comme tout à Vegas, que pour une unique raison : vider les portefeuilles. Et une fois les portefeuilles vides, vous aviez trois distributeurs de billets à votre disposition pour les renflouer. L’Eye Candy ne vendait pas de la chatte. Il vendait du rêve de chatte. C’était un miroir aux alouettes sans fin, que du fantasme et rien de concret au bout. Tout ça me faisait l’effet d’un gigantesque gaspillage de temps et d’argent, qui eussent été mieux employés auprès d’une véritable prostituée. Mais bon, après tout mes filles raflaient la mise quand elles s’y produisaient, alors je n’avais pas vraiment lieu de me plaindre. »
Christa Faust Money Shot Gallmeister - 238 pages –
Traduit de l’américain par Christophe Cuq
2 commentaires
On dirait le scénario d'un film avec Belmondo !
Je suppose que tu fais allusion aux séries B tournées par Bébel mais si je n’aurais jamais songé à Belmondo en lisant ce roman, effectivement nous sommes devant une histoire bien maigrichonne. Quand un polar, comme celui-ci, n’a pas d’ambition historique/politique/sociale… il se doit d’avoir un scénario qui tienne debout sinon que reste-t-il ?
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