Jacques A. Bertrand : Biographies non autorisées
07/10/2016
Jacques-André Bertrand est un écrivain français né en 1946. Arès avoir passé son baccalauréat (philosophie) il entre à l'École supérieure de journalisme de Lille et devient ensuite journaliste professionnel pendant une douzaine d'années, avant d'écrire et de publier des livres. En 2015, il reçoit le Prix Alexandre-Vialatte pour Brève Histoire des choses et l'ensemble de son œuvre. Ces Biographies non autorisées sont parues il y a peu.
Un petit bouquin difficile à cerner avec précision puisqu’il ne s’agit pas de biographies à proprement parler, ni d’un essai, ni de nouvelles et encore moins d’un roman, pourtant il y a un peu de tout cela là-dedans, nous dirons donc que ce sont des chroniques. Dix-neuf exactement, pourquoi pas vingt pour faire un compte rond ? Nous ne savons pas, mais qu’importe, ça colle avec l’esprit alambiqué de l’auteur.
Un bouquin qui s’explique par ce qu’il n’est pas : Ce ne sont pas des biographies dans le sens où on l’entend d’ordinaire, la preuve avec celle de la « mélancolie », de la « cellule », du « destin »… pour n’en citer que trois ; ce n’est pas un essai car nous n’y trouverons pas la rigueur ou le développement intellectuel que cela nécessiterait ; ce ne sont ni nouvelles ni roman, non plus. Pourtant on y trouve des versions personnelles sur la vie et la mort de Dieu, ou de Lucifer. Ici et là émergent des réflexions philosophiques – modestes – ou des dénonciations (les gens nuisibles, les intégristes…) et en creux un portrait de l’auteur.
Ce qui est certain et avéré par contre, c’est que le lecteur retrouvera ici ce qui caractérise l’œuvre de Jacques A. Bertrand, un sens aigu de l’observation du genre humain, un don certain pour l’écriture et un sens de l’humour dont il ne se départit jamais.
Pour autant, ce talent paraît ici un peu gâché par beaucoup de n’importe quoi, porté certes par une plume alerte, une pensée souriante, cultivée et galopante de l’écrivain mais qui ne nous donne en fin de compte qu’un gentil petit ouvrage, très plaisant à lire mais franchement dispensable aussi. Les dix-neuf chapitres vivant indépendamment les uns des autres, faites un essai en picorant au hasard en librairie, l’un ou l’autre, avant de vous engager… si affinités.
« Cependant il faut bien reconnaître qu’il se fabrique beaucoup trop d’enfants. Si au moins la Terre était plate, ainsi que le pensèrent nos ancêtres, et si l’Anglais Newton n’avait pas inventé la gravitation, le surplus, poussé vers les bords, basculerait dans le vide… La vision d’individus tentant de s’accrocher à quelques arbustes au bord de l’abîme aurait pu inspirer à Hieronymus Bosch un de ses meilleurs tableaux. »
Jacques A. Bertrand Biographies non autorisées Julliard – 147 pages –
2 commentaires
J'avais démarré J'aime pas les autres, qui m'avait lassée à force; Hélas c'est le seul à la bibli, sinon j'aime bien ce genre de livres...
J’avais bien aimé « J'aime pas les autres » et avant « L’Angleterre ferme à cinq heures » mais depuis j’avoue que je me lasse de l’écrivain et si j’ai lu cet ouvrage, c’est qu’il est arrivé tout seul dans ma boîte aux lettres… Le paradoxe de cet auteur, c’est qu’il m’est agréable à lire mais que je n’en retire rien, d’où cet ennui latent…
Les commentaires sont fermés.