Bertrand Fitoussi : Crise et châtiment
29/11/2016
Bertrand Fitoussi est né à Paris. Il habite depuis douze ans à Londres et il a occupé des postes de responsabilité sur les marchés dans de grandes banques internationales. Crise et châtiment, son premier roman, vient de paraître.
« Hiver 2009. Mathieu Blanc, un banquier londonien, est victime d’une attaque cardiaque. Il a été châtié. Mais de quoi est-il coupable ? Années 2000 : le marché du sexe est libéralisé depuis 40 ans, celui de l’argent depuis plus de 20 ans. En apparence Mathieu mène une existence rangée, mais en réalité il fréquente l’enfer de la course à l’argent et au sexe. »
En quatre lignes, trouvées sur la quatrième de couverture, tout est dit et pourrait même être réduit à deux mots : sexe et fric. C’est tout. Il n’y a rien d’autre dans ce bouquin qui fait peine à lire. L’auteur s’est inspiré de son expérience personnelle du milieu de la finance internationale et des traders se débattant dans la crise de la fin des années 2000. Le problème, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir vécu des faits pour que leur récit en fasse un bon bouquin.
Rien ne peut être sauvé de ce désastre car le roman n’a rien de pertinent à dire, quelque soit l’angle sous lequel on le considère. L’aspect « technique » des professionnels de la banque reste mystérieux et le plus souvent peu compréhensible, quant au sexe il est du niveau des SAS de Gérard de Villiers (« Et Sandra m’attends déjà, sans culotte, très probablement »), vulgaire et macho. Je ne vous parle même pas de la « morale » ( !?) du héros, Mathieu se considérant innocent de tout, rejetant la faute sur le système… le fameux « système » responsable de tous les maux de nos sociétés : « Je veux me défendre, crier que je suis innocent, que je suis une victime… » avant d’avouer quand même « J’ai créé une crise mondiale pour toucher un bonus ».
Un personnage principal répugnant au cœur d’un bouquin pas particulièrement bien écrit car si dénonciation il y a, elle ne ressort pas bien clairement. Beurk !
« Devant moi, une gigantesque salle de marché, moderne et fluide, délimitée au loin par une grande baie vitrée. Que c’est beau, que c’est impressionnant, que j’ai peur. Tous les matins à 7h10, je ressens un coup dans l’estomac, une émotion incontrôlée, lorsque je franchis la paroi de verre. Suis-je sensible à la beauté cinématographique de ce spectacle ou bien, au contraire, est-ce l’instant où je perçois toute la douleur, la souffrance, la violence presque physique que cette salle, ce bâtiment, exercent sur leurs victimes volontaires, dont je suis ? »
2 commentaires
En voilà un que je ne lirai pas, merci de l'avoir fait pour moi.
De rien ! Ca me fait plaisir de vous épargner temps et peine, alors qu'il existe tellement de bons livres à lire...
Les commentaires sont fermés.