Antoine Blondin à Paris
14/07/2017
Antoine Blondin (1922-1991) est un écrivain français, romancier et journaliste. Fils de la poétesse Germaine Blondin et d’un père correcteur d’imprimerie, il est un brillant sujet à l'école, collectionnant les prix et les récompenses. Après des études aux Lycée Louis-le-Grand à Paris et Corneille à Rouen, il obtient à la Sorbonne une licence en lettres.
Sous l'Occupation, il est envoyé en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), qui lui inspire L'Europe buissonnière (1949). Avec ce premier roman, il capte l'attention d'auteurs comme Marcel Aymé et Roger Nimier qui lui accordent aussitôt leur amitié. D'autres romans suivent (Les Enfants du bon Dieu, L'Humeur vagabonde), qui confirment son talent de plume et la singularité de son style. Il est aussi lié au mouvement littéraire des Hussards.
Journaliste engagé, Antoine Blondin collabore à de nombreux journaux et notamment à la presse de droite et même d'extrême droite (nul n’est parfait…), puis à de nombreuses revues ou journaux de tous bords, le plus souvent pour des critiques artistiques ou littéraires. Journaliste sportif également, il est l'auteur de nombreux articles parus notamment dans le journal L'Equipe. Il suit pour ce journal vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux Olympiques. Ses chroniques sur le Tour de France ont contribué à forger la légende de l'épreuve phare du sport cycliste.
Buvant souvent plus que de raison, Blondin a évoqué la passion de l'alcool dans Un singe en hiver (1959) - qu'Henri Verneuil a adapté pour le cinéma sous le même titre, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo- et il a marqué le quartier de Saint-Germain-des-Prés de ses frasques (voir son roman autobiographique Monsieur Jadis ou L'Ecole du soir).
« L’appartement, ouvert sur la Seine et le Louvre, qu’il habitait au quatrième étage du 33 quai Voltaire, était le contraire de celui où je l’avais connu. Là, tout n’était que liberté et harmonie » se souvient Roland Laudenbach, son ami par ailleurs fondateur des éditions de la Table Ronde. Logement où il emménage en 1934 avec sa famille, lieu où locataires et visiteurs y cultivent « l’indulgence, la littérature et la gastronomie » mais situation singulière puisque le père, lui, vit dans une chambre de bonne et n’en descend qu’à l’heure des repas ! Entre un père rarement présent et une mère souvent absente, prise par ses activités intellectuelles et son travail à Radio Luxembourg où elle lit des poèmes chaque matin, Antoine dira plus tard qu’il est le fils de deux célibataires.
« Je continue d’habiter les ruines d’un palais sur le quai Voltaire où j’ai connu autrefois un bonheur baroque entre mes parents et mes amis. (…) Des tracas d’huissier ont condamné les fenêtres ouvertes sur la Seine, me reléguant en passager clandestin dans une arrière chambre encombrée de papiers où la poussière s’est accumulée sans que je fasse rien pour la secouer » écrira-t-il dans Monsieur Jadis.
En 1983 Antoine Blondin est atteint d’un hématome intracérébral qui le diminue gravement, autant physiquement qu’intellectuellement. Il n’écrit quasiment plus et le 7 juin 1991, il décède d’un cancer du poumon à son domicile du 72 rue Mazarine, dans le VIème arrondissement, à quelques centaines de mètres du quai Voltaire…
Photos : Le Bouquineur Sources : Wikipédia - « Antoine Blondin » La Table Ronde (2011) – « Promenades littéraires dans Paris » de Gilles Schlesser (2017) –
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